Témoignages d’enseignants

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Sarah

 

J’ai constaté que Sarah était très dure envers elle-même. Elle se critique énormément sans se rendre compte de tout ce qu’elle fait de bien.
J’insiste donc énormément sur toutes ses réussites.

Jade, enseignante en quatrième primaire

Lettre d’une directrice d’école

Je suis directrice d’une école secondaire.

Pourquoi écrire ? Pour vous déculpabiliser de toutes ces directions d’école et enseignants qui croient que si votre enfant présente des problèmes, c’est que vous l’avez à coup sûr, mal élevé.

Je suis directrice d’école, donc à la barre de l’encadrement et de l’orientation scolaire d’un paquet de jeunes, notamment d’enfants TDAH. Il est faux de croire qu’il y a de mauvais parents pour l’ensemble de nos jeunes. Il y a des parents imparfaits (qui ne l’est pas ?), mais je peux vous assurer que tous les parents d’enfants TDAH sont des hyper super parents qui ont, dans les circonstances, fait à leur manière, des miracles.

Voilà le message que je voulais vous livrer : ne vous laissez pas abaisser par les préjugés qu’on porte à votre égard. Parents d’enfants TDAH, vous êtes des hyper héros !

D’une directrice d’école plus que sensible à la cause des enfants TDAH

Il y a des jours où j’ai envie de changer de métier.

Je suis maman de deux adolescents TDA sans hyperactivité et je pense l’être moi-même suite à tous les témoignages et lectures lues sur ce sujet.
Je suis également enseignante en troisième primaire et je repère de plus en plus facilement ces enfants.

Mon ainé, qui a 18 ans, n’a malheureusement pas été diagnostiqué à temps. On parlait à l’époque de dyslexie et de lenteur. Suite à une phobie scolaire et dépression, il a arrêté ses études. Depuis peu, il remonte la pente et il a enfin accepté d’être traité. Le plus jeune, qui prend de la rilatine, travaille de mieux en mieux. Je pourrais parler de ce sujet pendant des heures. Je suis frustrée de ne pas avoir entendu parler de cette maladie bien avant.

Cela fait 5 ans que je me bats pour mes enfants et mes élèves.

Hier, une psychologue du centre PMS m’a reproché de conseiller de faire passer des tests multidisciplinaires. Elle prétend que c’est un phénomène de mode et que TDA ne signifie rien! En fait, elle ne connait absolument pas la problématique. Ce même jour, elle rencontrait un adolescent de 14 ans, qui lui a parlé du changement dans sa vie grâce à son traitement. Elle est venue me le dire par la suite car cela l’avait interpellée.

L’année passée, j’ai certains parents qui ne m’ont pas crue et qui finalement en fin d’année m’ont remerciée. Mais entre temps, j’ai eu des ennuis car c’était ma faute si leur enfant ne suivait pas….

Il y a des jours où j’ai envie de changer de métier. J’aimerais tellement que plus aucun enfant TDA ne connaisse l’humiliation, le manque d’estime de soi et qu’il puisse mettre un mot sur son problème.
Combien d’enfants TDA me disent: “Madame je suis nul, je n’y arriverai pas!”

Mes collègues ne comprennent pas mon acharnement mais c’est en partie par manque d’informations et d’investissement.

 

 

Wallace, enseignant, témoigne

Petit témoignage vécu dans ma classe de deuxième année primaire cette année . Lucien , diagnostiqué TDAH, faisait partie de mes élèves. Passage délicat en première année, redoublement. Il arrive chez moi ébranlé, désorienté, peu d’estime de soi, souvent puni en et hors classe…
Le coupable idéal…
Clairement, on ne lui a pas permis de s’exprimer. Excellent contact avec la maman et puis … D’un élève rejeté par ses pairs, il est devenu une personne de référence en et hors classe.
En 6 mois, son avenir s’est éclairci. Il a plein de potentiel que notre système scolaire avait écrasé.
L’école peut faire très mal en voulant former des élèves standards, des petits soldats.
En avril Lucien a déménagé, retour en France et je le regrette beaucoup. Il nous a beaucoup apporté. C’est la conjonction de plusieurs facteurs qui a permis cette belle évolution. Le climat de classe, la coopération, les rapports avec les parents, avec la pédiatre, la logopède.

Pour partager ce témoignage : https://tdahbe.wordpress.com/2017/06/08/temoignage-de-wallace-enseignant/

Comment enseigner à un ado atteint de TDAH ?

Je suis une enseignante en adaptation scolaire avec des élèves âgés de 12 ou 13 ans. Quand un enfant TDAH se retrouve dans ma classe, voici comment je procède.

Tout d’abord, je cherche avec lui (ou elle) des solutions pour que tout le monde soit plus heureux : lui, moi et… les autres enfants.
Je demande aussi aux autres enfants de proposer des solutions “généreuses, respectueuses et réalistes”. Souvent, on a tendance à négliger de demander aux personnes concernées de chercher avec nous les solutions.

L’endroit où se trouve l’enfant dans la classe est très important. J’ai remarqué qu’il était efficace de lui suggérer de se déplacer souvent dans une journée. Tout près de moi, avec des moments un peu à l’écart du groupe au fond de la classe ( ceci pour des courts laps de temps, afin de prendre un recul et de se calmer). Quand l’enfant sent qu’il va mieux, il reprend de lui-même l’endroit où il se sent le mieux. Je crois qu’au centre de la classe est le pire endroit. Également, je lui suggère de faire des petites promenades à l’extérieur de la classe. C’est vraiment très aidant.

Jouer ou pas avec des objets? Parfois, il faut exiger une attention parfaite, d’autres fois, il est préférable de laisser un peu de liberté…
C’est une question de bon sens. Chose certaine, il ne faut pas hésiter à avoir une approche différente.

Lorsque c’est bien expliqué aux autres enfants, ceux-ci deviennent très compréhensifs et acceptent que les règles soient différentes. Après tout, n’est-ce pas cela “accepter les différences”.

Évidemment, il nous faut être très ferme (surtout au niveau du respect exigé envers les autres) et surtout être très constant.

Nous devons exiger réparation lorsqu’il y a faute… mais une réparation qui inclura la construction d’une image positive de sa propre personne (par exemple, faire un dessin du geste positif en se dessinant lui-même en interaction positive avec ses camarades, un poème sur l’amitié, le partage, etc.).
Pour un élève de 17 ans, il peut s’agir d’une réflexion écrite mais cela ne doit pas être humiliant pour lui de partager devant le groupe. Il est peut-être préférable que ce soit en individuel ou en petit groupe.

Je crois que le plus important est de lui démontrer une grande empathie : il est essentiel qu’il se sente aimé et apprécié dans ses forces. Avec une bonne estime de lui-même, il fera beaucoup d’efforts pour trouver des solutions à son bonheur et à celui de ceux et celles qui l’entourent. Je crois qu’il est essentiel d’avoir toujours à l’esprit qu’un enfant ou un adolescent hyperactif s’épuise plus facilement qu’un autre et nous devons diminuer les exigences face à la tâche afin de respecter son rythme.

Je sais que vous parler d’un jeune adulte mais je crois que cette approche est valable pour tous les âges. En discutant avec votre élève, vous trouverez “ensemble” des stratégies gagnantes. Je crois qu’être enseignant ( comme être parent) c’est beaucoup plus facile quand on décide de faire équipe. Écouter les besoins de l’autre, exprimer ses propres besoins et chercher des solutions où tout le monde est gagnant.

J’allais oublié de parler de 3 ingrédients bien importants : le sourire, le calme et l’humour. En fait, si comme enseignante, je m’organise pour être bien dans ma peau, pour être heureuse “avec” l’enfant; il fera de même pour sa propre personne car les enfants nous imitent.

J’ai une approche très égoïste : je veux qu’enseigner soit agréable, je veux m’amuser, rire, me donner à fond dans des projets et “découvrir” avec les enfants. Je veux aussi que chacun d’eux se sente heureux car je me sens bien lorsque je suis entourée de gens heureux. Lorsque je demande aux enfants de trouver des solutions pour le bonheur de tous, je n’oublie surtout pas de leur parler du mien! Et je cherche moi aussi, mais pas toute seule…

Hélène, enseignante au Québec

Une directrice témoigne

Je vous lis depuis longtemps et je voudrais vous dire combien votre site et votre page Facebook peuvent avoir un effet positif sur d’autres personnes y compris celles qui ne participent pas et qui viennent seulement lire les messages.
Je suis directrice d’école et j’ai dans mon école plusieurs enfants qui correspondent totalement au profil des enfants hyperactifs ou ayant des problèmes de déficit d’attention.
J’ai communiqué l’adresse de votre site aux différents professeurs de mon école en leur conseillant d’aller lire les messages des parents.
Suite à cela plusieurs réunions ont été organisées afin de pouvoir mettre sur pied une stratégie pour pouvoir aider aux mieux les enfants diagnostiqués et les autres.
Avec presque une année scolaire de recul on ne peut que constater que les effets positifs à tous les niveaux.
Une personne très concernée par le TDAH a pris la peine de venir à l’école pour répondre à nos questions. Elle a soulevé certains points auxquels l’équipe enseignante n’avait pas pensé comme par exemple que un enfant TDAH a tendance à provoquer des sentiments très forts chez l’adulte et que l’adulte doit pouvoir admettre qu’il n’arrive pas à faire ce qu’il faudrait malgré sa bonne volonté.
Cette année deux enfants ont ainsi changé de professeur et les choses se sont beaucoup mieux passées pour tout le monde y compris surtout les enfants.
Les enfants diagnostiqués TDAH rencontrent maintenant les différents professeurs de l’année suivante lors d’activités et cela nous permettra je l’espère de donner à chaque enfant le professeur qui lui conviendra le mieux.
Cette personne nous a aussi donné quelques trucs afin de pouvoir faire face aux situations de crise tout en essayant toujours de préserver au maximum l’enfant.
Là aussi les résultats se révèlent très positifs et je ne peux que encourager les équipes pédagogiques des autres écoles à faire appel à la webmaster de votre site afin que comme chez nous elles viennent parler de l’hyperactivité et du déficit de l’attention avec toute son expérience de femme et de maman.
J’ai aussi donné l’adresse de votre site à certains parents dont un couple dont j’étais certaine que l’enfant était atteint mais dont les parents ne voulaient pas faire le pas d’aller consulter un neuropédiatre car ils considéraient que ces médecins ne s’occupaient que des fous.
Les parents après plusieurs semaines de lectures sont venus me consulter pour me dire que oui leur fils ressemblait vraiment à tout ce dont on parlait sur ce forum et que de toute évidence le médecin n’était pas là pour juger mais pour aider. Avec l’aide du site j’ai pu les guider vers un neuropédiatre compétent qui a diagnostiqué leur fils et leur a proposé la médication mais seulement pour une période d’essai d’un mois et après ils pourraient prendre la décision de continuer ou non.
L’essai a été fait pendant les vacances de Pâques où les parents ont été ravis de l’effet du médicament.
Ils ne rencontraient aucun problème avec leurs deux autres enfants et là tout d’un coup ils ont pu constater que leur éducation avait bien porté ses fruits et que le problème ne venait pas du fait que leur fils ne voulait pas mais ne pouvait pas.
Énorme différence.
A la rentrée aucun professeur n’a été averti de la prise de médicament mais une semaine plus tard tous avaient remarqué un changement incroyablement positif.
Je suis heureuse pour ces parents et cet enfant qui découvrent enfin que la sérénité peut aussi exister dans leur famille.

La fin de l’année scolaire approche et je voulais par ce message encourager tous les parents à continuer à dialoguer et à informer les personnes concernées directement tout comme les autres.
Je voudrais aussi remercier ici l’équipe pédagogique de notre école qui s’est investie à fond dans ce projet et encourager les autres écoles à faire de même.