Témoignages d’adultes

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Non, ce n’est pas une mauvaise nouvelle.

En lisant mon mon message vous vous rendrez compte qu’il y a beaucoup de faute. La raison est simple, je suis dyslexique, dysorthographique, TDAH (et d’autre encore). j’ai donc tendance a écrire (retranscrire) mes penser comme je les dirais a l’oral. beaucoup ce sont et ce moquerons encore de mon orthographe, mais ces personnes je suis bien plus désolé pour elles que blessé.
j’ai depuis tout petit du me battre pour ma scolarité, heureusement et merci a eux j’ai eu des gens pour m’aider et me donner de leurs temps. certain pourrais dire que une fois que tu as pris l’habitude de devoir te battre c’est plus facile de gardé la motivation, et ils n’ont pas totalement tord, mais ce que j’ai appris surtout ces que il ne faut pas faire des effort pour les autres mais pour soit.

n’attendez pas des autre qu’ils vous félicite de vos effort, certes c’est plaisant mais souvent les gens vont vous jugez a tord sans chercher a vous comprendre.
reprennont par exemple mon orthographe catastrophique, beaucoup de gens vont dire que je ne fait aucun effort, mais c’est faux ils ne voient juste pas les effort que je fait déjà. Ces gens la ne voient que les fautes que je fait sans ce rendre comptes que ce qui est important ces que il peuvent me lire et comprendre le sens de mes mots. Car oui il m’est arrivé et il m’arrive encore de ne pas arriver a écrire de manière lisible.
Dernièrement j’ai oublié l’orthographe de panier je l’ai donc écrie “pagnié”. Quand je l’ai fait je savais que c’était faux mais pourtant même si quelque personne on relever l’orthographe particulier tout le monde m’as compris. j’aurais peu par peur des remarque ne pas du tout écrire, juste paracerque je n’arrivais pas marquer panier.
Donc a ceux que ce permet de minimiser ou le ridiculiser les effort d’autr’hui, montré vous un peu plus empathique, vos mot peuvent blessé, bien plus que vous ne pensez.
Soyez bienveyant (l’orthographe m’échappe encore, “soyez gentil”) et plutôt que de relevé le négatif encourage les personnes.
Une remarque peu être fait de manière positive même si c’est pour faire remarqué une erreurs.

Grégoire, adulte heureux et épanoui malgré ses différences

Vivre en étant dyslexique dysorthographie, TDAH, etc.

En lisant mon mon message vous vous rendrez compte qu’il y a beaucoup de faute. La raison est simple, je suis dyslexique, dysorthographique, TDAH (et d’autre encore). j’ai donc tendance a écrire (retranscrire) mes penser comme je les dirais a l’oral. beaucoup ce sont et ce moquerons encore de mon orthographe, mais ces personnes je suis bien plus désolé pour elles que blessé.
j’ai depuis tout petit du me battre pour ma scolarité, heureusement et merci a eux j’ai eu des gens pour m’aider et me donner de leurs temps. certain pourrais dire que une fois que tu as pris l’habitude de devoir te battre c’est plus facile de gardé la motivation, et ils n’ont pas totalement tord, mais ce que j’ai appris surtout ces que il ne faut pas faire des effort pour les autres mais pour soit.

n’attendez pas des autre qu’ils vous félicite de vos effort, certes c’est plaisant mais souvent les gens vont vous jugez a tord sans chercher a vous comprendre.
reprennont par exemple mon orthographe catastrophique, beaucoup de gens vont dire que je ne fait aucun effort, mais c’est faux ils ne voient juste pas les effort que je fait déjà. Ces gens la ne voient que les fautes que je fait sans ce rendre comptes que ce qui est important ces que il peuvent me lire et comprendre le sens de mes mots. Car oui il m’est arrivé et il m’arrive encore de ne pas arriver a écrire de manière lisible.
Dernièrement j’ai oublié l’orthographe de panier je l’ai donc écrie “pagnié”. Quand je l’ai fait je savais que c’était faux mais pourtant même si quelque personne on relever l’orthographe particulier tout le monde m’as compris. j’aurais peu par peur des remarque ne pas du tout écrire, juste paracerque je n’arrivais pas marquer panier.
Donc a ceux que ce permet de minimiser ou le ridiculiser les effort d’autr’hui, montré vous un peu plus empathique, vos mot peuvent blessé, bien plus que vous ne pensez.
Soyez bienveyant (l’orthographe m’échappe encore, “soyez gentil”) et plutôt que de relevé le négatif encourage les personnes.
Une remarque peu être fait de manière positive même si c’est pour faire remarqué une erreurs.

Grégoire, adulte heureux et épanoui malgré ses différences

Bienvenue dans ma vie ! Lire ici

 

Le TDAH est une souffrance

 

Ma première souffrance date « des bancs de l’école » où je me sentais tellement différent des autres enfants sans jamais pouvoir mettre le doigt sur le trouble qui me rongeait.

Ma lenteur, mes distractions, ma trop grande sensibilité ont été mises sur le compte « d’un manque de maturité », puisque né fin décembre… Pourtant après avoir doublé ma 4ème technique, je suis resté ce jeune lent, distrait, trop sensible et si différent.

Alors, j’ai continué à grandir avec ce sentiment d’être moins que les autres, j’ai continué à me dévaloriser jusqu’à l’âge de 40 ans appelé communément « l’âge mûr ».

A ce moment là, j’ai tenté, pendant 4 longues années de thérapies, de restaurer un semblant d’estime de soi… en vain.

C’est à 47 ans qu’un médecin mettra enfin un nom sur le trouble qui me pourrissait la vie depuis si longtemps, « le TDAH ».  Quel soulagement !

Laurette

Je déteste mon TDAH !
Ce matin mon patron m’a dit que j’étais multitâches…
J’ai souri… Avant qu’il poursuive…
Parce que vous êtes capable de faire foirer plusieurs choses à la fois…

Amélie

J’ai découvert il y a peu que je suis TDAH, comme mon fils, Thibault.
Je comprend mieux aujourd’hui pourquoi je me suis toujours sentie aussi mal avec moi même, pourquoi je ne trouvais pas le bon équilibre à ma vie et pourquoi si jeune je me sentais incomprise, toujours punie, toujours rebelle.
C’est seulement en voyant mon fils que je me rappelle comment j’étais.
A l’école je n’avais pas de copines, j’étais garçon manqué, je préférais jouer au foot avec les garçons que sauter à la corde. Je ne peux même pas vous dire le nom d’une meilleure amie puisque je n’en ai pas eu, je n’avais personne qui venait jouer avec moi ni à la maison même en étant adolescente.
Enfin bref ma vie jusque là n’a pas été des plus agréable parce que du côté de mon père ce fut difficile car la plupart du temps pour répondre à mon comportement il me battait jusqu’à même parfois saigner mais je préfère éviter d’en parler car cela est trop dur pour moi encore maintenant, j’aurais voulu simplement que l’on m’écoute et que l’on m’aide.
Ensuite j’ai rencontré le papa de mes enfants et nous avons eu deux enfants.
Notre couple a duré 10 ans  de haut et de bas ensuite il s’est enfui, aujourd’hui je sais que c’est en partie de ma faute, faute d’être ce que je suis, de ne pas être comme tout le monde, je ne suis pas une mauvaise personne mais mes réactions tantôt sages, tantôt excessives, mes distraction, mon côté à me rebeller et à l’affronter n’ont fait que empirer les choses et le fait que mon plus jeune fils soit comme moi, il ne l’a pas supporté.
Aujourd’hui j’ai refait ma vie avec une personne “normale” disons et encore maintenant c’est difficile car j’ai peur de faire fuir les gens que j’aime et j’ai perdu confiance en moi, je suis toujours extrême dans tout y compris mes sentiments, je sais être calme plus ou moins mais je suis souvent agitée et à la maison parfois je plains mon compagnon et mon premier garçon car eux ils sont calme mais Thibault et moi ensemble nous faisons des étincelles et je me remet souvent en question.

Comment se calmer, se modérer, quand l’énergie bouillonne en soi ???

Mon hyperactivité me donne l’envie de faire plein de choses, sans limites. Je vais jusqu’à l’épuisement de mes forces. Puis je dois m’arrêter pour récupérer. Mais je voudrais pouvoir continuer.
Quelque part, je suis déçue de cette limite physique où mon corps me rappelle à l’ordre.
Difficile de résister à l’envie de me “défoncer” dans quelque chose ( ça, c’est peut-être aussi l’impulsivité !).
Comment se calmer, se modérer, quand l’énergie bouillonne en soi ???

Etre adulte atteint de TDAH pour moi cela veut dire : Lire ici.

 

Camille : pourquoi aider un enfant atteint de TDAH ?

J’avais envie de laisser un message pour toutes celles et ceux qui hésitent à consulter pour un éventuel diagnostic de TDAH chez leur enfant.

Ceci parce qu’il y a quelque chose dont je ne m’étais pas rendue compte avant d’y être confrontée cette semaine.

Mon mari souffre d’un TDAH qui vient d’être diagnostiqué.

Il est mécanicien de formation. Pendant sa scolarité ses bulletins scolaires ont toujours été médiocres. Beaucoup de remarques sur sa lenteur, son manque de discipline, son écriture, sa distraction permanente, sans parler des ses notes…

Il a commencé une formation post-grade en cours d’emploi. Et cette semaine il devait rendre son travail de fin de module.

Ce travail qui devait comporter au moins 50 pages (et qu’il devait rendre aujourd’hui), n’en a que 8. J’ai vu cette semaine mon mari peiner dans l’élaboration de ce travail comme je ne l’avais jamais vu avant.
Incapable de se fixer une discipline de travail, des phrases non-terminées qui ne veulent rien dire, orthographe, grammaire, syntaxe, écriture, niveau même de français, organisation des chapitres… ce travail est une catastrophe.
Il ne peut fixer son attention sur le PC, il regarde ailleurs, joue avec ses papiers et ses stylos…

J’ai regardé ses cours…ses prises de notes sont… vierges…
J’en ai parlé avec lui et il m’a avoué qu’en fait, cela fait 6 mois qu’il n’arrive pas à suivre, il décroche tout le temps.
J’ai lu dans ses yeux la honte, la déception, le découragement.

Il n’a jamais rien dit.

Mais toutes ses douleurs d’enfant avec son lot de remarques désobligeantes et ses humiliations ont refait surface.

Il a eu honte de m’avouer que à 32 ans, il ne savait pas vraiment rédiger un texte, qu’il n’arrivait pas à lire les consignes de ses cours jusqu’au bout et à les comprendre. Que franchement, des fois, il ne comprenait pas ce que sa prof voulait.

J’ai réalisé alors tout ce que ses parents, ses enseignants de l’époque avaient raté. Et ce que moi, j’avais raté aussi en tant qu’épouse depuis 12 ans.

Il avait mis en place des adaptations (parfois très subtiles) pour pallier à ses lacunes pendant la scolarité et son apprentissage. Même si ce n’était pas glorieux, c’est toujours passé.
Mais une formation post-grade est quand même plus exigeantes et ses anciennes structures n’ont plus tenu le coup.

Alors voilà, pour éviter d’en arriver là, de cumuler les lacunes scolaires et une catastrophique estime de soi, informez-vous bien et réfléchissez bien à ce qu’une prise en charge globale veut dire pour l’enfant devenu adulte, mais aussi pour les conjoints et les enfants qui d’une manière implicite vivent par procuration le TDAH.

Le français, la grammaire, l’orthographe, la prise de notes, je peux l’aider, mais ce que j’ai lu dans ses yeux, il faudra des années pour le remettre à flot.

Ne les laissez pas couler. Après, c’est trop dur.

Merci : Lire ici.

 

Médication, premier jour

Ce matin, vers 11h, j’ai pris mon premier comprimé de Méthylphénidate. Il passe dans mon gosier, descend dans l’estomac, se diffuse dans mes artères jusqu’à mes récepteurs dopaminergiques : vous dire que j’ai immédiatement ressenti une différence, une révélation, un flash ? Non.
Un quelconque effet indésirable, une nausée, un mal de tête, un vertige ? Pas le moins du monde.

Simplement, je suis allé cherché ma fille à l’école et, sur le chemin du retour, j’ai discuté avec elle en conduisant calmement, elle n’a jamais eu besoin de me répéter ses questions, le dialogue
était fluide, la radio chantait et ma conduite restait sûre et simple, sans fatigue.
Puis nous sommes allé faire quelques courses, sans liste, sans rien oublier tout en discutant encore.
Puis nous déjeunâmes en famille, j’écoutais mon épouse me raconter quelques anecdotes, je répondais aux demandes des enfants sans perdre le fil de la conversation, la radio diffusait faiblement quelques tubes des années 80 et il m’était facile d’évoluer dans ce flot de son, tout en servant de l’eau à la grande, félicitant le cadet pour son bon appétit, mémorisant le programme de l’après-midi : et voilà comment les choses les plus évidentes et simples pour tous sauf moi,
deviennent évidentes et simples; voilà comment la pesante fatigue de midi n’était même plus un souvenir; voilà comment je suis passé de irascible à attentif et même, attentionné.

Voila, ce n’étaient que les 10 premiers mg. Marraine la bonne fée, ne m’a pas accordé la permission de minuit et ce soir, le carrosse redeviendra citrouille mais d’ici-là, j’aurais commencé d’apprendre la valse et demain, je recommencerai et bientôt, je saurais danser.

Le deuil de la reconnaissance : Lire ici.

 

Doris

C’est en regardant  une émission sur les troubles du comportements où j’ ai vu une famille dont chaque membre est atteint de TDAH que j’ai eu comme une révélation !
Je me suis vraiment reconnue dans ce témoignage, peut-être était-ce  enfin la réponse à toutes mes questions, mes interrogations, mes errances, mes frustrations.
Toutes ces heures passées à réfléchir, à me torturer l’esprit à me demander pourquoi je me sens si différente.
Aujourd’hui j’ai 37 ans, je suis mariée et maman d’un gamin de 10 ans.
On m’a tout trouvé : dépression ,cyclothymie, bipolarité , maniaco-dépression, hyper-émotivité… la totale, mais jamais le TDAH et pourtant je m’y retrouve tellement dans les témoignages divers que l’on peut trouver concernant ce trouble.
Bien évidement, les ennuis ont commencé à l’école ou en famille, je me suis toujours sentie rejetée, “à part”, on m’appelait “la nunuche” car je n’osais rien, j’étais complexée et angoissée. Je rentrais en pleurant à la maison… je vivais dans ma bulle, les profs me demandaient tout le temps “il y a des éléphants roses dans la cour ” ?
Fille unique mes parents me disaient capricieuse, nerveuse, sensible etc… je passais mon temps à leur dire que je m’ennuyais, j’ai consacré tout mon temps d’enfant seule devant la télé.
Vers l’age de 11 ans j’ai commencé à faire des grosses crises d’angoisse,  lorsque je devais me concentrer sur les maths, je cassais tous mes crayons, je mordillais tout ce que j’avais sous la main, j’étais angoissée.
J’ai toujours eu des difficultés à intégrer la matière, je n’ai jamais eu de “méthode” pour étudier. Je me rappelle que ça ne “rentrait” que lorsque j’étais en mouvement !
Mes parents n’ont pas voulu voir mes problèmes… sans doute qu’à cette époque, c’était tabou ! En plus ils étaient enseignants…. mes points n’étaient pas trop mauvais .
Je faisais semblant d’étudier pour rassurer mes parents, mais je restais couchée dans ma chambre à rêvasser…
Mes difficultés scolaires étaient plutôt ciblées sur les matière scientifiques, pas moyen de calculer normalement et cela m’handicape encore maintenant… par contre je suis très littéraire, je peux pondre des textes en un rien de temps !
A l’adolescence, j’ai choisis des études artistiques qui me permettait d’être plus “créative” ,de pouvoir être en mouvement, j’ai doublé deux années mais j’ai fini mes humanités, les profs m’appréciaient pour ma vivacité d’esprit et mon humour, nous étions “égaux », je ne ressentais pas d’autorité de leur part, on se respectaient simplement.
J’ai eu une adolescence très pénible ( pour les autres !), j’étais ” indomptable” et ma mère était dépassée, on a mis ce comportement sur le compte d’un divorce mal vécu.
Lorsque j’ai voulu entreprendre des études sup. , je me suis complètement plantée et j’ai très mal vécu cette période, vu que je n’arrivais pas à synthétiser les infos qui me parvenaient et que les cours se donnaient de manière “Ex cathedra” c’était vraiment trop pénible et lors des examens oraux j’étais complètement pétrifiée.
Je me suis alors décidée à travailler comme vendeuse, alors ont commencé la danse des boulots, l’instabilité professionnelle et affective… c’était la galère !
Mes difficultés résidaient surtout dans le refus de l’autorité, je ne tenais pas en place, j’avais toujours des remarques sur mon comportement, ma “spontanéité ” excessive, mon agressivité parfois que je qualifierais plus d’arrogance.
Très susceptible et extrêmement indépendante également, je refuse encore de suivre les consignes car j’estime que “peu importe la façon dont on s’y prend, tant que l’on y arrive c’est tout ce qui compte”.
Les seuls jobs ou j’ai tenu le coup étaient ceux ou je travaillais seule.
Pas surprenant !!! ni maître ni esclave !
Dans ma vie affective, j’ai une certaine stabilité depuis 12 ans, souvent je doute, je me révolte mais mon mari est patient et calme.
Mon fils est aussi “agité ” …nous sommes en questionnement par rapport à lui , nous envisageons de le faire diagnostiquer également.
Actuellement je suis en arrêt maladie, le boulot ou je suis ne me convient pas du tout, ça se passe très mal pour toutes ces causes là ajoutées a un problème interne à la boite .
J’ai craqué… j’avais choisis le social en me disant que ce serait plus “humain” je me suis bien trompée… pffff
C’est alors que je me suis dis qu’il fallait comprendre ce qui se passe en moi .
Tous ces échecs me minent et je me culpabilise terriblement d’être en difficulté alors je suis depuis peu en démarche de diagnostique.
Je tiens à ajouter que lors du premier groupe de parole à l’association je me suis vraiment sentie parmi “Les miens” et que ça m’a fait un bien fou.
Mes enthousiasmes me font peur et me fascinent à la fois car ils sont terriblement “porteurs” j’aime vivre dans l’intensité, l’urgence, la nécessité… sans doute est ce cela se sentir ” Vivant ” !!! Mes découragements ont hélas là même intensité…détruire est parfois tellement plus simple que de construire….
Peut-être qu’enfin je vais voir le bout du tunnel… avec une médication et un soutien psychologique adaptés et surtout m’accepter telle que je suis aujourd’hui.
Merci de m’avoir lue.
Courage et force à ceux qui se retrouvent dans mon témoignage.

J’ai besoin d’aide : Lire ici.

 

J’aimerais tellement être un homme heureux

Chaque matin il faut se lever, surtout arrêter de penser et se lever, vivre, agir, faire comme tout le monde alors que tout se bouscule tellement dans ma tête.
Mon hyperactivité c’est dans ma tête qu’elle est.
Je pense tout le temps. Je pense trop. Je pense mal.
Je n’aime pas mon passé, je n’aime pas mon présent et je n’aime pas mon futur tellement incertain.
Cela a toujours été comme ça.
Quand je regarde en arrière, j’ai des regrets.
J’ai eu des moments de bonheur et je n’ai pas su les savourer.
C’est la faute à toutes ces questions, à tout ce qui se bouscule sans arrêt dans ma tête.
Les “autres” ne m’aiment pas ou alors ils m’ont aimé mais je les ai déçu et ils m’ont quitté. Comment est ce que les “autres” pourraient m’aimer alors que je m’aime si peu.
Je joue à, je fais semblant, des grands éclats de rire, un masque toujours joli.
Cacher mes failles à tout prix en sachant que j’ai tord.
Chaque matin il faut se lever, surtout arrêter de penser.
Ce matin était un matin comme les autres.
Le matin d’un adulte TDAH qui essaie de faire face, qui s’épuise mais qui ne désespère pas un jour d’y arriver.
J’aimerais tellement être un homme heureux.

Séverine : Lire ici.

 

Jean- François

Bonjour, cela fait quelques fois que je fais la lecture de votre site.
Il est très intéressant.  Les propos me touchent car je souffre moi-même du TDA.
Je suis TDAH depuis ma tendre enfance.
J’ai 31 ans et cet état d’être me cause bien des soucis.  Je ne suis pas capable de me concentrer bien longtemps sur les choses du quotidien.
Il m’arrive fréquemment d’avoir une faible estime de moi car j’ai peu confiance en moi.
C’est sûrement le fait d’être conscient de mon manque d’organisation.  J’ai peine à faire le ménage dans ma propre paperasse, ce n’est qu’un exemple.
Mon TDA me cause parfois des ennuis avec ma conjointe car elle ne souffre pas de ce mal.  Elle est organisée, contrairement à moi.
Il m’arrive fréquemment d’oublier comme la liste d’épicerie sur la table de la cuisine et je réalise cet oublie lorsque je suis au marché.
J’oublie des fois mon lunch à la maison pour le travail, parfois mes cigarettes, etc.  Je dois retourner chercher ce que j’ai oublié.  Dans une réunion avec les collègues, je m’égare dans mes pensées, je perds le fil de ce qui se dit, je vais regarder inutilement par la fenêtre parce que j’ai entendu, par exemple, un gros camion passer sur le boulevard où se trouve le  bureau,
etc.  Je pourrais vous en raconter longuement.

Malgré mon TDA, j’ai une carrière intéressante.  Je suis animateur de radio et mes collègues m’apprécient.  Je suis un bon gars dans le fond.  Mon travail exige une grande concentration mais il cadre avec le fait qu’un TDAH a besoin de défis.
La radio est le domaine idéal.  Je suis également informaticien à mes heures.  Je suis conscient que je pourrais pas effectuer un travail dans un bureau d’assurance, par exemple.  Je passerais mon temps à ” cogner des clous ” à cause de la monotonie.
Je ressens le besoin d’être stimulé fortement, sinon, je risque de m’endormir.  À l’école, j’étais comme ça malgré que j’ai réussi à faire des études jusqu’à l’université.  Je me demande comment j’ai fait !?!?  Ma situation fait souvent que je suis un peu exclu dans un groupe social.  Parfois les gens ne me parleront pas car j’ai souvent des propos peu ou pas appropriés dans la conversation courante.  Mes idées sont souvent confuses.

Je remarque souvent que les gens de mon entourage réussissent mieux que moi.  Je perçois la vie comme une lourde montagne à monter et pour les autres, le tout semble normal, simple, etc.  J’ai toujours peur de manquer de temps.�� Si je dois apprendre une nouvelle tâche, un nouveau jeu, j’ai peur et je deviens impatient.  Les règles de cette tâche ou de ce jeu me semblent impossible à comprendre.

Ce n’est qu’un court récit de ma vie quand même agréable dans l’ensemble mais avec bien des manques…

Les TDAHs ne peuvent-ils vivre qu’ensemble : Lire ici.

 

Témoignage d’une maman tardivement diagnostiquée TDAH

Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours eu un mal être et j’étais rejetée des autres.
A l’école victime de toutes les moqueries, considérée comme débile et nulle, je suis restée le souffre douleurs des autres enfants jusqu’en 6ème, où là je me faisais carrément taper dessus.
A la maison, mes parents ne comprenaient pas mes difficultés scolaires et encore moins mon comportement.
Je me rappelle parfaitement que le médecin de famille, disait que j’avais un sale caractère, aucune volonté et qu’il n’y pouvait rien.
Mon père ma toujours reproché d’être nulle et différente, ma mère disait que je faisais que des châteaux en Espagne, que je m’intéressais qu’au luxe.
Moi j’aimais l’art, les belles choses, et je lisais énormément sur tout. C’était la façon que j’avais trouvée de m’évader de ce monde ou j’étais la nulle de service qui ratait tout.
J’ai toujours appris mes leçons et fais mes devoirs, sans que rien ne rentre et je n’avais aucune aide. La plupart des enseignants ou profs que j’ai eu au fil des années m’ont toujours rejetée et souvent insultée.
A l’adolescence, mon mal être n’a fait qu’empirer, je me suis mise a fumer et a traîner avec des voyous, je me suis souvent prise des bonnes cuites.
Au moins j’avais enfin des amis, je faisais partie d’un groupe et ma scolarité était de toute façon au point mort, on m’a mise dans un circuit voie de garage puis en CAP de vente ce que je détestais, moi j’ai toujours voulu être médecin, le reste ne m’intéressait pas du tout.
Je voulais faire des études, apprendre un maximum des choses, cette chance m’a était enlevée dès l’entrée au collège, car avec un CM2 avec 12/20 de moyenne, le directeur a estimé que je devais aller en 6ème allégée, cela m’a coulé illico, je me suis retrouvée dans une classe d’élève en grandes difficultés, certains mentalement très déséquilibrés.
Le niveau de la classe étant très faible et les cours ennuyeux, je n’ai pu que subir ce sort.
Je me suis intéressée à la psychologie vers 16 ans, et à partir de là j’ai toujours essayé de comprendre ce qui ne collait pas chez moi.
J’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari a 17 ans, cela m’a coupé de mes anciens amis, et étant déscolarisée j’ai passé la majorité de mon temps à lire et à déprimer, tout en sortant le WE en boite ou autres.
Je n’ai jamais eu l’aide des médecins, qui n’ont fait que me donner des calmants divers, en disant a mes parents que je n’avais pas de volonté, et toujours mauvais caractère.
Je suis partie de chez mes parents a 18 ans pour vivre avec mon copain, j’ai travaillé 3 mois comme caissière dans une grande surface et cela fut un échec épouvantable pour moi, je ne faisais que des erreurs, d’un jour à l’autre je ne savais même plus me servir de la caisse enregistreuse, je ne supportais pas les remarques désagréables des clients, je ne pouvais accepter d’être insultée juste parce que j’était une débutante.
Je me suis mariée a 19 ans, et je n’ai jamais été d’une réelle efficacité dans mon appartement, c’était le bordel et je ne m’en sortais pas vraiment dans le ménage, mais mon mari ayant des horaires cool on faisait tout ensemble.
Notre fille est née 2 ans après, et c’était un adorable bébé qui ne posait pas de problème.
J’ai continué d’avoir du mal à gérer la maison, les repas et ce n’était pas toujours facile de faire face aux besoins de ce bébé, j’avais des moments de déprime mais j’étais très entourée par la famille et beaucoup d’amis.
Notre deuxième enfant est né 2 ans après, et là tout est devenu vraiment compliqué puisque bébé était très difficile, il m’a épuisée moralement et physiquement.
Tout l’entourage me critiquait, j’étais encore la nulle incapable de bien entretenir sa maison et de s’occuper des enfants.
Malgré les difficultés et les nombreuses catastrophes dans notre vie, nous avons fait un petit troisième 7 ans après le N° 2.
Là ce fut un grand bonheur, un bébé adorable et tellement simple. Notre vie au quotidien était tout de même très perturbée par notre N°2, ayant d’importants troubles du comportement malgré une prise en charge qui ne changeait rien, j’ai passé beaucoup de temps en déprime et je ne supportais plus d’être rejetée de partout.
Je me suis mise à lire tout ce que je trouvais sur la psychologie de l’enfant, sur des méthodes d’éducation et je continuais ma recherche pour me comprendre. Je me suis reconstruite et je me suis fait moi-même ma psychothérapie puisque aucun médecin n’a voulut m’aider et me comprendre.
J’ai dépassé des tas de blocages, et j’ai commencé a vraiment me sentir mieux à 35 ans et j’ai continué de progresser mais il restait de nombreuses choses que je m’expliquais pas. Et pour les enfants rien n’était simple, l’aînée qui malgré un travail acharné se retrouvait en difficulté scolaire, mon N°2 en institut sans aucune évolution et le petit dernier en CP avec des difficultés lui aussi ainsi que de plus en plus de rejet de la part de ses camarades.
Je crois bien que j’en serais à ce stade sans de réelle solution, si mes 38 ans juste passé, je n’avais pas ouvert ce magazine.
Il m’a ouvert la porte de la solution, tout au moins la porte d’un site sur le TDAH ou j’ai en quelques heures de visite trouver toutes les réponses à mes questions, là d’un coup tout ce que je ne m’expliquais pas chez moi mais aussi chez mes enfants, était clairement écrit et j’ai pu mettre un nom sur notre différence : TDA/H
Pourtant hyperactivité, je connaissais et j’en avais parler aux nombreux médecins qui suivaient mon N° 2 depuis 8 ans et qui m’avaient clairement dit que « le TDAH était un truc d’américain et que le problème de mon fils, c’était moi »
Jamais la piste neurologique ne m’a été indiquée, ni pour mon fils, ni pour moi.
Je n’étais certes pas au bout de mes peines, mais en visitant le site de l’asbl TDA/H Belgique, j’ai compris le plus important : je n’étais pas seule au monde avec mes problèmes de fonctionnement, mes enfants en difficultés et mes différences.
A partir de là, j’ai été guidée vers un médecin et conseiller pour mieux vivre avec les troubles. J’ai eu des passages difficiles, j’ai du admettre en premier que je venais de passer plus de 38 ans, concernée par des troubles neurologique sans le savoir et sans jamais avoir eu de l’aide, j’en ai payé le prix fort puisque je n’est pas pu faire d’études et que je ne serai jamais médecin mais en plus les enfants ont fait les frais de tout mon mal être.
Au moins en agissant vite et bien, mes enfants eux pouvaient être aidés, avant qu’il ne soit trop tard.
Et surtout mon N° 2 allait pouvoir, en étant diagnostiqué et médicamenté, revenir vivre chez nous même si pour cela nous devions passé par une bagarre juridique.
Nous avons été diagnostiqués en février, et médicamentés en mars.
Notre vie a changée, notre quotidien plus simple agrémenté de bulletins scolaires avec des notes en hausses.
Moi la nulle, déprimée, sans volonté, moi qui ratait tout, qui commençait tout sans jamais finir, moi qui n’a pu faire « médecine », j’ai repris confiance en moi grâce aux amis (ies) rencontrés via l’association , j’ai repris en main l’avenir de mon N°2 qui vit maintenant avec nous avec le sourire et le projet de faire des longues études, j’ai sur-motivité les enfants, je leur ais appris à apprivoisé leurs troubles, je leur ai transmis ma confiance pour qu’ils réussissent à croire en eux.
Passionnée par la médecine, j’étudie les troubles pour mieux comprendre, mieux expliquer, mieux informer et mieux gérer.
Complètement interpellée par le déficit d’attention et les conséquences qui peuvent être graves en sous-estimant ce trouble.
Moi j’ai choisi de faire avec la méthylphénidate pour les enfants et moi-même, car au-delà d’être moins impulsif et de pouvoir se concentrer, cela nous permet d’avoir une meilleure mémoire, et surtout d’éviter les nombreux accidents dûs a cette « attention » qui se défile sans prévenir, sans que l’on s’en aperçoive. En début de traitement vous n’imaginez pas comme j’ai apprécié de ne plus me cogner partout, et de ne plus voir les enfants se percuter plusieurs fois par jour dans la maison.
Et qu’elle joie de pouvoir parler sans emballement et de bien comprendre une conversation dans son intégralité. Et au fil des semaines que de surprises inattendues, suppression des maux de tête, plus de sensation de malaise, plus besoin de ma dizaine de café et de doliprane/ jour. Plus de lumières allumées en continu, des activités qui s’enchaînent et surtout qui se terminent.
Une conduite en voiture tellement simplifiée et tellement moins dangereuse, je perçois mieux les distances, je n’ai plus besoin de partir une heure à l’avance, je réagis plus vite et mon attention n’est que sur la route. Comment peut-on sous estimer à ce point le diagnostic attentionnel, alors qu’une bonne attention est aussi importante.
Aujourd’hui je me sens bien avec un cerveau qui fonctionne dans le bon sens, cela me permet d’avoir des projets ce qui ne m’était jamais arrivé. Cela me permet d’accomplir mon travail au bureau pour l’entreprise de mon mari, sans faire des grosses erreurs, de ne plus perdre des heures à chercher un papier égaré. J’écoute mieux les demandes des enfants, je peux les aider pour leurs devoirs sans agacement, et eux me comprennent du premiers coup, plus besoin de répéter 10 fois ou +.
Ma tête s’en trouve être reposée, je n’ai plus cette fatigue mentale comme avant, ni d’ailleurs cette horrible impression de cerveau engourdi. Ce n’est pour moi que le début d’un long parcours, tout n’est pas évident, il faut continuer d’apprendre à toujours mieux gérer d’autant que la méthylphénidate ce n’est pas 24H/24H, alors que les troubles eux sont là tout le temps.
Donc le matin, je continue d’avoir beaucoup de mal a me lever et ce n’est pas rare que le bol de déjeuner se renverse, que le lait se verse à coté du bol, ou que je sois là à rêvasser devant une tartine en attente d’être croquée. Avec les enfants idem, tout ne va pas toujours dans le bon sens, et il reste des emportements, des gestes impulsifs, des inattentions qui fâchent. Mais, comparé au début d’année sans traitement, c’est au moins 80% de complications chaque jour en moins. Alors pour moi cela s’appelle le bonheur, c’est un avenir pour notre famille sous le signe du progrès et de la réussite des enfants, pour la première fois de ma vie j’ai de l’espoir et j’ai envie de profiter de chaque minute après avoir perdu 38 ans de rejet, de mal être.
Mais cela reste regrettable d’avoir passé tant d’année sans qu’un seul médecin soit capable de poser un diagnostique d’autant que ce soit pour les enfants ou moi-même, sur plusieurs années on a vu un certain nombre dont des spécialistes pour enfants.
Je n’ai pas mon diplôme de toubib, mais moi j’ai trouvé alors qu’eux avec leurs années d’études non jamais étés capables de proposer des tests qui correspondaient à nos déficits, pire ils ont nié se bornant à me rendre responsable.
Alors que si on avait seulement gagné quelques années pour être pris en charge, nôtre vie en aurait été vraiment meilleure.
Je finirai en disant que cela vaut vraiment le coup de se battre, et de se faire confiance même quand les autres vous font douter.
Merci a ceux qui m’ont soutenue et aidée.
J’ai choisi de me battre pour changer notre destin, pour que nos enfants puissent réussir leur avenir avec leurs différences.

Mon mari, caricature du déficit de l’attention : Lire ici.

 

Bienvenue dans mon cerveau TDAH

Si dans le cerveau d’une personne dite normale, il faut 10 connections électriques pour laver la vaisselle, ces 10 connections se connectent toutes au même endroit. Résultat, même si cette personne se fait déranger par le téléphone, ses 10 connections se reconnecteront de façon rapide à la dernière action c’est-à-dire la vaisselle.
Mais pour quelqu’un qui est atteint de TDAH, ça se passe différemment. Ses connections électriques sont dispersées. Sur les 10 connections nécessaires à l’action de faire la vaisselle, seulement 3 ou 4 se connectent au bon endroit. Les autres se connectent, un peu partout dans le cerveau, de manière aléatoire.
Conséquence, si pendant que je fais la vaisselle, je suis distraite par le téléphone, en raccrochant, je serai incapable de me souvenir de ce que je faisais. Je commencerai donc, sans doute, autre chose ou encore finirai quelque chose que j’avais déjà commencé quelques heures avant.

Le témoignage d’Amélie : Lire ici.

 

Je suis trop

Je souffre. J’ai souffert toute ma vie d’être comme je suis sans arriver à comprendre pourquoi.
Je suis un coeur grand ouvert que j’offre aux autres et souvent ils en profitent pour y faire du mal.
Je ne suis pas comme les autres personnes. Je suis atteinte de TDAH.
Depuis que je suis enfant je suis trop.
Trop joyeuse, trop triste, trop volontaire, trop envahissante, trop, toujours trop.
J’ai appris depuis peu que ce que j’ai est une maladie. Il y a une raison médicale à mon comportement mais cela ne change rien à ce que je suis.
J’ai appris à vivre avec ma différence mais cette différence aurait aussi pu me tuer.
Mon hyperactivité est combinée avec une impulsivité majeure.
C’est cette impulsivité souvent qui me fait agir à tord et à travers et parfois de manière dramatique.
En effet j’ai déjà fait plusieurs tentatives de suicide. Ma manière de fonctionner est simple, je ne vais pas bien, je veux mourir, j’essaie de me suicider et j’agis, sans aucune réflexion.
Je joue donc avec ma vie à la roulette russe, enfin je jouais car depuis que je sais ce que j’ai et pourquoi j’agis comme cela je suis suivie par un médecin qui m’apprend à mieux gérer cette maudite impulsivité.
J’ai une manière de fonctionner qui ne correspond absolument pas à ce que l’on attend dans notre société actuelle. En effet je ne suis absolument pas politiquement correcte.
Quand j’ai quelque chose à dire, de bien ou de mal je le dis et je réfléchis après. Je ne pense pas avoir tord d’agir comme je le fais mais les “autres” hélas n’admettent pas ma manière d’agir.
Je suis une femme qui dérange et qui perturbe.
Mon comportement semble agressif. Je donne tout et trop vite, je m’ouvre aux autres et ceux ci le prennent non comme un cadeau mais comme une agression.
Ils ont l’impression que je veux les vampiriser, que je veux être la “vedette”, toujours en avant avec les spots braqués droit sur moi.
Non je n’agis pas comme je le fais pour cela mais tout simplement parce que je suis comme ça.
Je suis gentille et généreuse et cela de manière naturelle et spontanée. Les “autres” ne comprennent pas, ils n’imaginent même pas que l’on puisse être “gentil” gratuitement alors ils cherchent des raisons à mon comportement et me juge.
Cela me fait mal de me sentir jugée moi qui ne demande qu’à être aimée.
Comme je suis.
Tout simplement.
Ma fille est atteinte du même trouble que moi.
Elle est adolescente et suivie depuis son enfance. C’est par elle que j’ai appris ce que j’avais.
Je constate qu’elle souffre aussi. Rejetée par les autres qui ne comprennent pas sa manière d’agir. Pourtant elle est médicamentée et son TDAH ne se voit pas extérieurement mais rien ne pourra hélas changer le coeur d’une personne atteinte de TDAH.
Et ce coeur souffre bien souvent. Je voie ma fille qui souffre comme j’ai souffert. Comme aide je lui offre mon amour inconditionnel pour ce qu’elle est. J’aurais aimé que l’on me fasse ce cadeau, on ne me l’a jamais fait mais je jure ici que quoi qu’il advienne j’aimerai ma fille pour ce qu’elle est, toujours. Oui pour ce qu’elle est et pas parce qu’elle est ma fille, je l’aime et la soutiendrai toujours.

TDAH ? Lire ici.

 

Adeline

Il est tard tout le monde dort et moi je pense, seule d’une certaine façon je souffre.
J’aimerais pouvoir corriger ce que je fais toujours de travers.
Le pire c’est que souvent lorsque je me laisse aller à mes défauts naturels j’entends toujours une petite voix qui dit Adeline arrête toi, mais c’est plus fort que moi je pars toujours sans m’arrêter, il faut que ce soit les autres qui m’arrêtent.
Ce défaut il m’effraie à tel point que parfois je préfère rester chez moi seule à me parler toute seule dans ma tête, comme ça je ne saoule personne, j’évite de croiser les gens pour ne pas leur parler, je pars à la dernière minute comme ça je ne croiserai personne.
Mais j’ai un besoin énorme de parler, alors je canalise tout le temps, jusqu’à ce que j’oublie de faire attention et là, ça ne rate pas on me juge, celle là quelle bavarde, on ne peut pas s’en décrocher, je le lis dans n’importe quel regard, mais je suis incapable d’arrêter, le flot est parti.
Pour moi le TDAH c’est surtout ce défaut là qui m’empoisonne littéralement la vie, j’aimerais pouvoir me taire, pouvoir écouter une question jusqu’au bout sans interrompre toujours les personnes qui me parlent j’arrive parfois à maîtriser, mais si peu que personne n’est capable de le voir.
Et puis quand je parle, impossible de canaliser non plus ça part dans tout les sens j’en oublie parfois le but premier, et en plus les personnes avec qui je parle sont souvent persuadées que je ne les ai pas écoutées alors que tout au contraire j’ai fort bien entendu ce qui m’étais dit .
J’ai toujours été ainsi et depuis le temps j’aurai du m’habituer, et bien pas du tout plus ça va, moins ça va,je me supporte de moins en moins.
Ce n’est pas vraiment moi, car dans ma tête en général c’est aux autres que je pense, mais souvent tout va trop vite dans ma tête.
Encore un truc qui doit faire partie des symptômes qui me gênent en permanence ma tête pense tellement, un peu comme mon bavardage, que je ne peux rien faire d’autre que ne rien faire, seulement penser, pendant ce temps là, la pendule avance et les heures passent, je n’ai rien fait.
Ou, si très active ce jour là je me lance dans les activités quotidiennes pleines de charme et de surprise qui sont les nôtres (ménage rangement etc…) cela donne plein de chose commencées et rien de terminé, mais j’aime terminer, alors en me faisant violence je reviens sur chaque chose faite en me disant le plus facile c’est de terminer, sinon Pierre ne verra que ce que je n’ai pas fait alors que j’ai fait le plus dur.
Ainsi je termine presque, mais je ne parviens jamais à tout finir, et j’ai toujours autant de bonnes raisons (extérieures, pour les autres) que de mauvaises raisons (intérieures, pour moi) de ne pas avoir terminé.
J’ai encore plein de défauts qui ne facilitent pas l’organisation de mes journées, je repousse toujours où presque, lorsque je suis seule, une activité à faire jusqu’à ce que je sois obligée de l’effectuer en courant, un marathon.
Exemple, je me lève, je prends mon petit déjeuner, et ensuite, je ramasse la table du petit déjeuner que dans le quart d’heure qui précède, l’arrivée de mon Pierre, où mon départ, dans ce même quart d’heure je suis capable de faire les lits, d’ouvrir les volets et de lancer les lessives, d’entasser le linge sec dans une panière pour qu’il attende un hypothétique repassage. Entre le petit déjeuner et toute ces activités urgentes j’aurai fait essentiellement des choses inutiles : un petit tour sur le net, un peu de cartonnage pour essayer de terminer une oeuvre inachevée, je peux aussi enlever les toiles d’araignée, lire un article dans une revue, nettoyer les traces de doigt sur les portes, téléphoner pendant une heure à maman, si tu as bien compris les taches non urgentes doivent être faites en priorités car sinon elles ne seront jamais faites puisque non urgentes, l’urgent sera toujours fait mais il peut attendre, voilà comment je fonctionne la plupart du temps, sauf jours exceptionnelles ou je fonctionne normalement pour les autres.
Au fil des années j’ai donc remarqué que plus j’ai de choses à faire, mieux je les fais.
C’est ainsi que je n’hésite pas à m’engager dans des oeuvres humanitaires comme bénévole, ces taches remplissent ainsi mon emploi du temps et me rendent ainsi l’urgent plus urgent.(pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué)
Je suis donc dans l’obligation de m’organiser, et je le fais très bien, mais il faut pour cela que je n’ai pas d’autre possibilité.
Cette description vaux pour les grandes lignes, pour les petits détails du quotidien, mon entourage serait plus objectif, mais c’est plein de petites négligences, oublis du genre j’ai rempli le lave vaisselle j’ai mis la lessive j’ai tourné le programmateur mais j’ai oublié de mettre en marche, pour le linge c’est différent, je trie le linge, je le mets dans la machine, je mets la lessive, et lorsque je veux mettre le programmateur en route je suis obligée de faire un gros effort pour me souvenir de quel type de linge je lave (synthétique, laine, coton, couleurs). Lorsque je mets la table du déjeuner, j’oublie toujours quelque chose, je suis obligée de le faire en deux ou trois étapes.
Je n’arrive pas à supporter que l’on doute de mes capacités et je me sens toujours obligée de faire la preuve de ce dont je suis capable, je fonctionne à la perfection dans le mode défi et dans le mode urgence.
Pour ce qui est de la psychologie et le reste, je résumerais ainsi, je pense que les gens comme nous fonctionnent en générale de façon droite et sans aucune arrière pensée, ni calcul.
Les gens ont un mal fou à croire que ce que nous disons ou faisons est gratuit sans calcul et totalement désintéressé.
Je discutais il y a peu avec mon père, de qui je tiens ce gène charmant, qui fait de nous ces êtres généreux, une générosité de coeur qui a souvent du mal à passer, en général, le cap de l’âge adulte, nous devons en être les rares rescapés, autant de naïveté est difficilement imaginable pour nos proches.
Nous sommes : intelligents, compliqués, travailleurs, désordonnés, sans organisation, sans anticipation, imprévisibles, jamais contents, jamais satisfaits, perfectionnistes, lents, menteurs parfois, avec des excès d’humeur ou très content, hystériques ou déprimés, coléreux, soupe au lait, oublieux, distraits, gaffeurs etc… et tout ceci sans jamais avoir une seule fois l’envie de nuire ou de faire mal, il n’y a jamais de mauvaise intention derrière chaque mot que nous prononçons, ou geste que nous faisons, en faite nous sommes des anges mais les autres ne le savent pas…

Enfin trouver la paix intérieure : Lire  ici.

 

Mon TDAH et moi

Grrrrrrrrrrrrrr…..

Je suis assis à mon bureau et je regarde par la fenêtre….. encore… et encore…. et encore….

Ça fait deux semaines que je dois écrire un bête texte….. rien de plus simple……. Un bête texte de même pas une page A4….

Et pourtant j’y arrive pas….. je bloque à chaque fois que j’y pense….. à chaque fois que je veux m’y mettre…..

Je veux commencer, mais je remets à tantôt, à plus tard, à demain….

Entre temps, j’ouvre une fenêtre Facebook, j’écris un début de mail, je range mon bureau, je vais chercher un coca, je regarde une video sur Youtube, j’écris un autre demi-mail, je me lève, je vais aux toilettes, j’écris la deuxième partie de mon mail, j’appelle quelqu’un, je regarde sur mon gsm, j’écris un message Facebook, je rappelles quelqu’un, je regarde sur mon gsm, j’envoies un sms, je commence a rechercher tout sur l’histoire des maladies modernes, je me laisse emporter par Wikipedia, par Facebook, par youtube, je me relève, je dois aller chercher un café, je vais dire bonjour à une collègue, j’envoie un mail, j’écoute une chanson, je pense à ce que je vais manger ce soir, je regarde par la fenêtre, je me lève, je m’assis, je re-regarde une video sur le net, je regarde ce qu’il se passe dehors….

Je pense à mon texte…. Une page A4…. C’est tout ce qu’il me faut….. Une épine dans le pied, qui me fait mal et qui m’angoisse depuis plusieurs semaines….

Mon patron me demande quand j’aurais terminé….. j’invente une petite excuse et je dis que je suis “sur le coup”…. Je deviens le roi de l’excuse… le spécialiste du “je suis en train de terminer ça”, et du “tu l’auras demain, promis”….

Ça me stresse encore plus…. J’angoisse, j’y pense, je réfléchis…. Je regarde par la fenêtre…..
Je sais pas trop….. Je retourne vers Facebook, j’essaie d’oublier quelques minutes….. les minutes deviennent des heures….. il est presque 16.00 heures et toujours pas écris une ligne….
Je me force….. je me dis que j’ai écrit un mémoire à l’unif de 100 pages…. Que je peux y arriver, qu’en réalité il me faudrait même pas une heure pour écrire ce p**ain de texte !!!!

Depuis deux semaines, la nuit je me réveille, en pensant à ce bête texte…. Je me sens nul…. J’ai l’impression de n’arriver à rien faire….. j’ai l’impression de ne rien valoir….. de servir à rien…. De ne jamais y arriver…. Alors que TOUT CE QUIL ME FAUT…. Ce serait de m’y mettre……

Je me sens frustré….. je souffre….. Je me déteste de ne pas être “comme les autres”… …… j’en ai marre…. Je déprime…. Je porte avec moi ce grand sac à dos, remplis de “choses a faire”, “choses a terminer”….

Je me dis que la vie serait tellement plus belle si j’arrivais simplement à vider ce sac, jeter ces poids un par un, tout comme le font les autres personnes d…..  si je n’avais pas constamment ces fourmis dans les jambes, que j’avais pas cette peur de rester assis pendant 10 minutes…..      aaaaaaaaargh !
Thierry

Le TDAH n’est pas une malédiction : Lire  ici.

 

J’aime ma vie, enfin !

J’aime ma vie… enfin !
Je prend un médicament pour m’aider à faire face à mon TDAH.
J’arrive à vivre sans. Bien sur !
Les aveugles savent vivre sans leur canne blanche aussi.
Je n’aime pas prendre de médicaments et pourtant…
L’idée d’avoir besoin d’un médicament pour fonctionner comme il faut me dérange.
Je n’aime pas devoir faire face aux effets secondaires.
Cela fait plusieurs années que j’en prend maintenant et certains effets sont toujours là.
Oh on me dira ce n’est pas grave.
C’est vrai. La preuve est que je continue à prendre mes médicaments malgré les effets secondaires.
Cela veut dire que les effets positifs sont plus nombreux que les effets négatifs.
Mais qui aime avoir la bouche pâteuse jour après jour ? Qui aime avoir le cœur qui s’accélère ?
Mais aussi qui aime se tromper dans son travail ? Qui aime être impulsif au point de voir des reproches dans les yeux de ses enfants? Qui aime oublier de payer des factures ?
Les exemples sont nombreux.
Depuis que je suis diagnostiquée TDAH ma vie a changé.
Depuis que je suis traitée pour mon TDAH tout va bien mieux.
Je sais enfin qui je suis. Je sais quelles sont mes capacités.
Mes proches m’apprécient.
Je suis devenue enfin efficace.
En fin de compte depuis que je suis médicamentée je bénéficie enfin des avantages de mon TDAH c’est à dire efficacité, rapidité, sens de l’à propos, vivacité d’esprit mais plus de ses inconvénients.
Alors je prend des médicaments.
Je pourrais vivre sans. Peut-être. Mais à quel prix ? Pour moi, pour mes proches.
Je n’ai pas à faire subir mes troubles ou mes maladies à mes proches.
Depuis mon diagnostic de TDAH, depuis que j’ai mis des traitements en place, j’ai enfin l’impression de vivre ma vie.

J’aime ma vie… enfin !

Louise : Lire ici.

 

Jasmine

J’ai été diagnostiquée TDAH il y a trois ans. J’ai 44 ans. Depuis, je me documente à ce sujet et quel soulagement de pouvoir expliquer l’instabilité et l’impulsivité qui m’ont caractérisée depuis l’adolescence. J’ai changé plusieurs fois d’orientation scolaire, occupé plusieurs emplois, eu plusieurs amoureux et j’ai déménagé bien souvent avant de prendre conscience de mon trouble de déficit d’attention.
Aujourd’hui, j’ai une médication, je suis plus calme et plus stable. Cependant, j’hésite encore à m’engager dans des projets ou des relations, hantée par la peur d’abandonner de nouveau. Mais au moins, je n’éprouve plus cette honte qui m’habitait à l’époque où je me demandais quel était mon problème.

Oui, c’est injuste : Lire ici.

 

Andréa

Après mon diagnostic, ma neurologue m’a prescrit des psychostimulants. Je me suis alors aperçue que je devais réapprendre à faire attention, réapprendre à m’organiser…
Avant, quand je faisais des efforts, ceux-ci étaient vains, j’avais donc, depuis longtemps, arrêté d’en faire.
Maintenant je suis capable de me concentrer, d’être à l’écoute, de terminer ce que je commence.
Mon impulsivité est freinée et mon agitation intérieure sensiblement réduite.

Nous sommes plein de ressources : Lire ici.

 

Laurette

Je suis la maman de trois enfants dont le “moyen” est TDA et dyscalculique. En lisant les différents témoignages, je me suis rendue compte de la composante génétique du TDAH: beaucoup de familles comptent plusieurs enfants TDAH et beaucoup de maman se rendent compte qu’elles sont elles-mêmes TDAH.

Quand la neuropédiatre qui a enfin diagnostiqué notre fils TDA, elle m’a demandé s’il y avait d’autres cas dans la famille. En toute sincérité, j’ai dis non, il est vraiment le seul à avoir des problèmes scolaires.

Depuis quelques jours je me pose beaucoup de questions par rapport à moi-même et à ma famille.
Quand j’ai fini mes maternelles, on a voulu me mettre dans l’enseignement spécial parce que je ne tenais pas en place. Ma mère a rigolé et n’a absolument pas tenu compte de cet avis (dont elle m’a parlé il y a peu). Par la suite, j’ai récolté punitions sur punitions et jours de renvoi sur jours de renvoi. Etonnamment, j’ai très bien vécu ma scolarité puisque ma mère me félicitait toujours pour mes punitions preuve pour elle que j’avais un esprit indépendant. Pour canaliser mon énergie, j’ai fait du sport (20 h par semaine minimum).

Je me suis beaucoup ennuyée à l’école mais comme j’avais des tonnes de copines et que je faisais toujours le clown ça me plaisait beaucoup. Je n’ai jamais arrêté de faire le clown même à l’univ et après dans mon boulot. Maintenant j’ennuie mes collègues et mes étudiants et je ne tiens toujours pas en place.

J’ai toujours eu l’impression d’être différente et on me considère comme une extra-terrestre. En fait je suis incapable de faire une seule chose à la fois. Pour moi, c’est normal mais ça perturbe les autres. Par exemple en réunion je rédige un projet et en même temps je participe à la discussion. A la maison je lis et je regarde la télé en même temps. Je cuisine et je plie une manne de linge et je téléphone. Je traite toujours plusieurs dossiers en même temps, 5 minutes chacun et entre les coups j’envoie des mails et je téléphone. Et je ne reste jamais 5 minutes assise. A la fin de la journée j’ai en général fait le double du travail des autres mais à ma manière.

Pour moi c’est normal j’ai toujours vu mes parents et ma soeur faire comme ça. Aux réunions de famille on entretient tous plusieurs conversations en même temps parfois dans plusieurs langues pour mieux se repérer quand on discute de deux choses en même temps avec la même personne. Evidemment tout le monde se lève et même parfois on mange debout. Les beaux enfants sont habitués et les invités aussi ils trouvent ça marrant en général.

J’ai 38 ans et je ne me suis jamais posé la moindre question. Ma grand-mère était comme ça et on faisait des courses de vélo avec elle alors qu’elle avait 75 ans, ma mère est comme ça, elle ne s’assied jamais c’est presqu’impossible pour elle d’aller chez le dentiste, je suis comme ça et mon fils aîné est comme ça. Il ramène des punitions parce qu’il ne tient pas en place et fait toujours autre chose que ce qu’on lui demande en classe. Evidemment je le félicite pour moi c’est normal de dessiner partout y compris sur ses vêtements, je faisais la même chose.

S’il n’y avait pas mon petit deuxième qui lui est si calme et qui a tellement de problèmes d’attention, je n’aurais jamais entendu parler de TDAH. Je ne sais pas si on est tous TDAH non diagnostiqués mais j’ai vraiment l’impression qu’il y a des signes: hyperactivité et incapacité à faire plus de 5 minutes la même chose. A part pour mon pauvre loulou, cette différence est pour moi une chance.

Je ne sais pas si vous pensez maintenant que j’appartiens à la famille fol-dingue mais ça m’a fait du bien de raconter mon histoire, je n’en parle jamais à personne même si je vois que les gens me regardent parfois bizarrement quand je commence à travailler en multitâche.

Le témoignage d’Hortense : Lire ici.

 

Je suis prête à relever tous les défis

A force de devoir faire face depuis mon plus jeune âge aux défis que provoquait mon TDAH, je suis devenue mature plus vite que les autres enfants.
J’ai appris à connaitre mes forces et mes faiblesses. J’ai pris l’habitude de travailler dur pour atteindre mes buts.
Cette capacité d’adaptation, de faire face est devenue petit à petit une force.
J’ai apprivoisé mon TDAH et maintenant je suis prête à relever tous les défis !

Le témoignage de Lucie : Lire ici.

 

Bienvenue dans ma vie

Ce matin je me lève. Mon mari part au travail. Il conduit les enfants à l’école.
Le soleil brille. Je me sens pleine d’énergie.
Je regarde ma maison qui ne ressemble à rien. Il y a de la vaisselle sale qui traîne, des piles de linge, des tas de papiers à classer, à trier, à payer.
OK c’est aujourd’hui que je fais le grand rangement, on va voir ce qu’on va voir.
Et je vais faire des biscuits pour les enfants. Ils en rêvent.

Je fais les biscuits mais le téléphone sonne. Je n’ai pas le temps de ranger. Pas grave, je le ferai tout à l’heure.
Hop les biscuits dans le four.

Je décroche.
J’ai encore oublié un rendez-vous. Je les note et puis j’oublie de vérifier mon agenda.
Je devais aller chez le médecin, c’est raté. J’ai oublié. C’était lui au téléphone pour me dire qu’il m’attendait. J’ai trop honte.
Je vais devoir trouver un autre médecin.

Je passe ma vie à chercher mes lunettes, mes clés, mon sac…
Je dois aller en vitesse acheter des sacs pour l’aspirateur mais plus moyen de mettre la main sur mes clés de voiture.

L’alarme incendie sonne. J’ai oublié les biscuits dans le four. Ils sont brûlés.

L’école me téléphone parce que j’ai, une fois de plus, oublié de donner à mes enfants leur déjeuner. Pas de clés de voiture, donc je dois amener les déjeuners à l’école en tram.
Une heure de perdue.
Arrivée à l’école, je constate que j’ai oublié les boissons.

Je rentre chez moi en sueur. Ma meilleur amie est devant la porte depuis une demi-heure. Elle m’attend pour notre déjeuner prévu depuis des mois.
Déjeuner ? J’ai oublié. Je ne suis même pas lavée, je ne ressemble à rien.
J’ai honte.
Mon amie est mon amie. Elle me laisse le temps de prendre une douche, de me pomponner, d’être bien.
Il est trop tard pour un resto, on va donc dans un fast food.
Ce n’est pas grave, on s’amuse, on rigole. Le temps passe. Je ne vois pas le temps passer.

Quand je rentre à la maison, je trouve mes enfants sur le pas de la porte en train de pleurer. Ils sont là depuis 20 minutes et moi je n’ai pas vu le temps passer.
Je m’excuse, j’ai honte.
Je leur dis de faire leurs devoirs. L’aînée me dit qu’elle a besoin de mon aide.
Je lui dis d’attendre un peu car je dois préparer le dîner.
La télé est allumée. Souvent. Presque toujours. J’aime bien, cela me fait une compagnie.
Il y a une émission intéressante qui commence. Je décide de m’asseoir et de regarder juste une minute pendant que je réfléchis à ce que je vais préparer comme repas.

Dans ma tête il y un monde dingue qui fait la conversation : moi, moi et moi ! Je me parle de ce que je suis en train de faire. Je me dis ce que je devrais faire, ce que j’aurais dû faire, encore, encore et encore.

La porte vient de claquer. C’est mon mari qui rentre.
Il est 19 heures. J’ai même pas commencé à faire le repas. Les enfants ont pas fini leurs devoirs.
Je passe une demi-heure à m’excuser pour le repas, les devoirs, la maison qui ressemble à rien et j’invente une histoire.
Je peux pas lui dire que c’est parce que j’y arrive pas.
J’ai honte. Je me sens nulle.

Mon mari me parle du repas de boulot auquel on doit aller demain. Zut j’avais oublié.
J’ai pas envie d’y aller. A chaque fois, je me sens de trop, pas à ma place.
Je n’arrive pas à lancer une conversation, je ne sais pas quoi répondre, je trouve toujours la conversation d’à côté plus intéressante et alors je décroche. Je passe pour une idiote et une inculte.
En plus, tout le monde se connaît et moi je devrais aussi mais d’une fois à l’autre j’oublie les noms, j’oublie les visages.
Les maris parlent travail. Les femmes parlent de leur vie.
Elles font presque toutes partie de clubs ou d’associations. Elle font du sport ou du bénévolat.
Moi je ne fais rien. Je n’ai pas le temps et puis là non plus je ne me sentirais pas à ma place.
Cela me rend folle d’être si timide, de me sentir tellement inférieure.
Mais si je commence à parler je sais bien que je parlerai trop, que je prendrai trop de place, que je ne saurai pas me taire quand il faudra, ou alors que je dirai un truc que je ne devrais pas dire. Je voudrais tellement qu’on m’accepte.
J’y arrive pas. Je me sens mal et je n’arrive pas à le cacher. Je me sens nulle et stupide.
J’ai l’impression d’être une ratée, une égarée, comme si j’étais totalement nulle et incompétente.

Mon mari me parlait. Je ne l’ai pas écouté. Mon esprit était de nouveau parti.
Je m’excuse encore.
J’ai tellement besoin de réconfort.

Mon parcours : Lire ici.

 

Détourner les troubles biologiques pour rendre la vie pratique

Détourner les troubles biologiques,
pour rendre la vie pratique :-).
S’hyperactiver à Vivre,
S’hyperfocaliser sur ses passions,
Se concentrer sur l’Amitié,
Remettre à demain tous les soucis,
Se distraire dans les rêves,
Partir dans tous les sens du Bonheur, le sens de la bonne humeur, le sens de l’humour et les sens de toutes les joies à vivre.
S’envoler dans ses pensées pour atterrir sur des bonnes idées.
Échapper le pire pour attraper le meilleur.
Perdre ses affaires c’est pas grave si on n’égare pas ses valeurs humaines et qu’il nous reste une bonne répartie aux paroles de la Vie.
Savoir que gigoter c’est une activité physique… et que l’activité physique ça fait baisser la tension (mais pas l’attention)… et que c’est bon pour le cœur.
Parfois l’hyperactivité mentale devient incontrôlable, quand l’imaginaire est sans limite pour écrire la Vie.
Quand le temps passe et s’oublie en poésie sur les pages d’un quotidien compliqué…
Quand les mots gigotent dans des pensées pour s’organiser dans l’imprévu d’une idée passagère.
Quand une histoire s’échappe dans l’instant présent avant que la mémoire lointaine l’enferme jusqu’à un autre soir.
Quand le cerveau zappe sur les urgences et se concentre sur un rêve de Bonheur.
Avec des distractions à profusion dans un esprit voyageur, pas le temps pour négativer sur les aléas du jour.
L’hyperactivité… C’est l’Art de Vivre plusieurs Vies à la fois…
C’est l’Art de faire compliqué quand on peut faire simple…
C’est faire des détours quand on pourrait aller droit au but…
C’est l’art de chercher ce que l’on a dans la main…
C’est partir dans tous les sens sauf le bon…
C’est sitôt pensé… sitôt oublié…
C’est l’art d’être spontanée… c’est « je pense », « je dis »…et « je réfléchis »…
C’est aller jusqu’au bout d’une idée comme si la survie de la planète en dépendait.
Et surtout c’est ne jamais s’ennuyer… car tout devient une aventure quand on sait bien utiliser les avantages des troubles associés :)…
C. en mai qui écrit ce qui lui plait…

Le témoignage de Mélodie : Lire ici.

 

Etre atteint de TDAH cela veut aussi dire que :

– Nous sommes intelligents et les défis intellectuels sont pour nous une grande source de motivation.
– Nous sommes créatifs et créateurs.
– Nous faisons preuve d’une grande imagination et avons une façon unique de nous exprimer.
– Nous débordons d’énergie et d’enthousiasme face aux défis.
– Nous avons une intuition juste et nous percevons facilement les besoins et le ressenti des autres.
– Nous avons beaucoup de ressources et pouvons trouver bien des moyens et plus d’une manière de faire les choses.
– Nous avons un très grand cœur et aimons nous dévouer.
– Nous avons le sens de l’humour et sommes capables de faire rire.
– Nous sommes vaillants et avons tendance à dire : «Rien n’est impossible».
– Nous sommes prêts à prendre des risques puisque, ceux-ci, sont pour nous une source d’excitation.
– Nous sommes loyaux, honnêtes et dignes de confiance.
– Nous faisons preuve de souplesse et nous adaptons facilement aux changements.
– Nous sommes de bons observateurs du monde qui nous entoure et sommes capables de trouver des solutions rapides à des situations compliquées.
– Nous sommes productifs et efficaces quand nous aimons ce que nous faisons.
– Nous pardonnons et gardons rarement des rancunes.

Romain, 43 ans

Un jour j’ai appris que je souffrais de TDAH : Lire ici.

 

Ben

Le matin lorsque je me lève je suis paniqué à l’idée d’accomplir les choses que la princesse qui partage ma vie dresse sur une liste. Je bois mon café, je mange un peu, puis je prends mes 2 comprimés et… Je “rebois” un café. Quelques temps plus tard, tout se précise je vois ou et quand je dois faire les choses. Je commence par les plus ingrates en me disant que si je suis trop crevé je laisserai les plus futiles de côté.
Mais depuis la médication, non seulement je fait tout mais en plus j’ai du temps pour faire d’autres tâches.
Bien sûr je compte me faire accompagner pour pouvoir apprendre à être plus autonome.
Je serai donc plus content de moi et donc je l’espère plus heureux.

Enfin les réponses à mes questions : Lire ici.

 

Jex

L’histoire dont je vais vous parler, vous la connaissez, sans le savoir vous savez, sans le savoir vous sentez mais qu’est-ce donc…
Le TDAH nous transforme tous, pourquoi est-ce que l’extérieur semble si décevant, pourquoi ces personnes sont si inintéressantes, pourquoi la solitude semble le meilleur moyen de se comprendre ?
Le TDAH accélère l’organisme, plus d’énergie, plus de temps pour vivre, plus grande rapidité de réflexion, plus de choses à découvrir, aller de plus en plus loin, ne jamais s’arrêter, vivre de combats et de défis sur la réalité, cette réalité tellement décevante qu’elle en devient terne, qu’elle en devient lourde.
Mais le prix de tout ça, une mauvaise estime, des excès de franchise, de l’inattention, combattre les dangers, un manque de confiance, une mauvaise mémoire, un malaise permanent, personne ne comprend ce que je suis mais je ne veux pas qu’elles comprennent, je ne veux pas qu’elles sachent, ce mystère, je l’ai en moi et je le garde tel qu’il est, c’est un secret, c’est une force exceptionnelle qui peut être apprivoisée si on comprend son déroulement, si on évite ses pièges qui nous tentent, supra énergie ne veut pas dire invulnérable, juste différent, juste étonnant.

Vivre avec mon déficit d’attention

Cette semaine j’étais un peu fatiguée, je me suis couchée tard tous les soirs. Le résultat est le suivant.
Un compte rendu de conseil d’école que je devais taper lundi et fournir au directeur de l’école (j’ai oublié, la présidente des parents d’élèves m’a appelée jeudi soir pour me le rappeler alors on l’a fait à la va vite.
Un coup de fil important à un éventuel client pour ma nouvelle activité que je devais passer mardi, j’ai oublié, j’y ai repensé hier soir vers 23h je vais le faire aujourd’hui.
Le chapeau de soleil que la nounou de ma fille me réclame depuis 15 jours environ : oublié! (c’est noté pour que j’essaie d’y penser lundi, elle m’a fait une liste) sinon elle sait que ça peut durer longtemps.
Mardi soir, mon fils : j’ai oublié d’aller le chercher à l’escrime (coup de fil du club pour me le signaler… la honte !)
Etc…

Alicia

Le témoignage de Margaux : Lire  ici.

 

Marion

J’ai toujours su que j’étais différente, mais cela ne fait que quelques mois que j’ai mis un nom sur cette différence : « TDAH ».
Je suis d’apparence plutôt calme, c’est plus mon esprit qu’il faut occuper que mon corps. Lorsque je fais quelque chose, je dois toujours le faire le plus vite possible. Ce qui me caractérise c’est : vouloir finir avant de commencer. J’ai souvent l’impression que ma machine s’emballe, que je suis prise dans un train d’enfer, qui me donne le vertige. J’ai beaucoup de mal à supporter les autres que je ne trouve pas assez rapide, souvent je fais les choses à leur place et cela m’épuise. Pour avoir un peu de paix et retrouver un rythme normal, je m’isole, je passe alors pour une sauvage auprès des autres.
Je suis organisée car je sais que j’ai besoin d’être très structurée pour survivre. Donc, je range, je cadre, j’organise avec parfois des petits côtés maniaques qui sont “mes ” garde-fous…..
En conclusion, le TDAH n’est pas une malédiction, ça peut même devenir un avantage, le connaître et le faire connaître, apprendre à vivre avec  et  faire de ses différences un atout.

Je viens d’apprendre que je suis atteinte de TDAH : Lire  ici.

 

Annie

J’ai 18 ans, je m’appelle Annie, et j’ai terminé mes humanités secondaires. J’ai un TDAH.
J’ai fait mes 6 années de secondaire dans une école réputée pour être exigeante et très dure.
Vous vous demanderez peut-être pourquoi je vo us envoie ce mail. Je le fais pour donner un témoignage comme quoi un enfant atteint de TDAH est capable de réussir malgré ses troubles de l’attention.
Comment est-ce que j’ai réussi ?
Grâce à mes parents, aux neuropsychiatres qui me suivaient, et aussi au traitement. Mes parents ont été super parce qu’ils ont cru en moi, ils savaient que j’étais capable de réussir dans une des écoles les plus dures de Belgique…
Les neuropsychiatres étaient un véritable soutien et grâce à eux, je ne me suis jamais ressentie handicapée ou stigmatisée.
J’ai beaucoup de chance de supporter la médication.  Mais bien sûr travailler régulièrement et consciencieusement est la clé de la réussite.
Mes profs n’ont jamais eu de problèmes avec moi, j’étais et je le dis sans orgueil, le plus souvent une “élève modèle”.

Ce que je voudrais dire aux parents c’est qu’ils ne doivent jamais perdre courage et qu’ils doivent soutenir leur enfant et croire en lui. Leur enfant est capable de réussir et il évolue. (J’ai beaucoup évolué, et bien évolué. ) En grandissant, il va prendre de la maturité, être de plus en plus conscient de ce “trouble” et il va savoir où il est faible.

Vous les parents, vous devez aussi permettre à votre enfant de faire développer en lui son côté artistique. Je me souviens j’étais très, très, très timide. Et je faisais de la musique mais il me fallait une deuxième période, alors ma maman m’a dit : ” fais de la déclamation !”. Et cette sorte de “théâtre en monologue” m ‘a complètement changée, ma faiblesse était devenue une force. J’ai transformé mon côté hyper introverti en hyper extraverti.
Dans certaines écoles, les enfants atteints de TDAH ont la chance de bénéficier de temps supplémentaires pour les examens ou interros. Dans mon école il n’y avait pas cela mais c’était l’occasion d’engager un dialogue constructif et positif à ce sujet avec le responsable de l’établissement.
Ce message est pour vous donner un souffle d’espoir vis-à-vis de ce problème.
Je commence mes études en droit en septembre.

Annie

Le début d’une nouvelle vie : Lire  ici.

 

TDA

Je suis atteinte du TDA sans H diagnostiqué il y a peu…
L’autre jour, j’étais au calme chez moi, et pourtant, l’hyperactivité mentale tourbillonnait en moi et j’ai pensé que l’appellation qui me correspond pourrait porter un autre nom. Elle est invisible, interne mais le terme “sans” n’est peut-être pas adéquat.
S’il est connu des professionnels, pour monsieur et madame tout le monde, c’est le mouvement qui le traduit.
Je crois que cela pourrait aider certains à prendre conscience qu’il existe mentalement aussi.

Flore

Une lueur dans la nuit : Lire  ici.

 

Tellement de choses à dire…

Cela fait quelques mois que j’ai pris connaissance de ce qu’est un TDAH.
J’ai 34 ans et maintenant une petite fille de bientôt 11 mois.

En consultant le site je me rends compte que le problème sur lequel personne n’a jamais pensé et moi encore moins est celui du TDAH.

Je me souviens déjà à l’école maternelle, je rêvais, je n’étais pas trop attentive à ce qu’il se passait en classe.

Ensuite à l’école primaire idem. Et dans les bulletins les commentaires répétitifs “Julie est distraite, Julie n’écoute pas…” Je n’arrivais déjà pas à me concentrer.
Mes parents et les professeurs n’y ont jamais vraiment prêté attention. Pour mes parents c’était “normal” étant donné que mon père est quelqu’un de distrait.

J’ai toujours eu un problème avec l’ordre. Ma mère ne m’aidait pas car c’est elle qui rangeait le plus souvent à ma place.

En secondaire… L’adolescence et ses stimulus n’ont rien arrangé.
J’ai d’ailleurs raté ma 4ème secondaire. Toujours concentrée sur tout sauf sur mes études.

Je n’ai jamais eu une passion mais je suis intéressée par beaucoup de choses très différentes.

Je n’arrive pas à organiser mes journées, et depuis que j’ai mon bébé c’est encore pire et tout s’accumule même si je me force à remettre tout en “ordre” le weekend.

Lorsque le weekend arrive, je commence à ranger, nettoyer puis je passe à autre chose. J’ai beaucoup de coup de tête.
Je vais commencer à mettre du linge dans la manne, puis je vais penser à regarder dans le frigo ce que je vais pouvoir cuisiner et ensuite je vais décider de jouer avec ma fille. Bref, je commence quelque chose et je laisse la chose précédente de côté.

Encore ce matin, prêtes à partir à la crèche et au travail, je mets ma fille dans le Maxi Cosi, je vais rechercher mon gsm oublié dans ma chambre, ensuite je mets mes chaussures, mon manteau. Je crois que tout est en ordre, je sors je ferme la porte. J’arrive à la voiture, je me rends compte que je n’ai pas mes clés.

Je perds beaucoup de temps à chercher des choses…

Je peux faire beaucoup de choses en même temps et penser à beaucoup de choses différentes.

Bref…. Tellement de choses à dire !

Julie

Et si j’étais atteinte de TDAH : Lire ici.

 

Et si mon conjoint était atteint de TDAH ?

Je suis en recherche d’aide pour gérer certaines difficultés que nous rencontrons dans notre couple.
Certains comportements de mon compagnon me font en effet très fort penser au TDA. Je suis infirmière en milieu scolaire et donc régulièrement confrontée à ce trouble chez les enfants.
Mais dans mon couple, c’est du coup bien plus difficile à gérer.
J’aime et j’admire sincèrement mon homme et souhaite de tout cœur, comme lui je pense, préserver notre couple qui nous semble solide mais parfois malmené.

Dans les grandes lignes, je dresse ici son parcours assez atypique et les raisons qui me poussent à envisager le trouble sans qu’il ait pour autant jamais été diagnostiqué. Mon compagnon a la quarantaine et sans doute à l’époque ces enfants étaient-ils classés comme distraits ou rêveurs et ces ados comme rebelles et casse coups.

Sa scolarité a d’emblée été pénible avec plusieurs redoublements, des renvois d’écoles et des passages en internat pour tenter de le canaliser. Je ne doute pas de ses aptitudes intellectuelles. Au contraire, quand il est intéressé par un sujet, je suis souvent surprise par sa subtilité et une grande vivacité d’esprit.

A l’adolescence, il a souvent eu des comportements à risque et multiplié les accidents graves en voiture. Par ailleurs, pourtant pas du tout issu de ce milieu, il a un temps suivi des copains qui n’étaient pas toujours pourvu des idées les plus judicieuses et aurait pu s’égarer sur une mauvaise pente… il en est bien sorti. De ses renvois d’école, il en dit juste qu’il avait “un problème avec l’autorité”. Je ne l’imagine pas avoir jamais été un “mauvais garçon”… mais plutôt un gentil gars mal dans sa peau, sans aucune confiance en lui… qui ruait dans les brancards faute de trouver une autre solution pour s’affirmer.

A l’âge adulte, il a connu plusieurs relations sentimentales passionnées mais très tourmentées. Il y a quelques années suite à une déception, il est parti pour 2 semaines à l’autre bout du monde le sac au dos… Il y est resté 3 ans et s’est exceptionnellement bien débrouillé pour y gagner sa vie en travaillant sur des voiliers sur toutes les mers et les océans. Il y a noué des amitiés sincères et j’ai pu me rendre compte par moi-même à quel point il est apprécié et reconnu là-bas… et admiré par beaucoup ici pour son côté aventurier et pour sa personnalité en général.

Actuellement, nous vivons ensemble depuis 3 ans. Il est fort désordonné, oublie et perd beaucoup de choses, a beaucoup de mal à s’organiser, à voir les tâches à effectuer pour la maison), il déborde de projets, il est perpétuellement stressé par l’heure et la peur d’être en retard qui l’amène à être très à l’avance partout… mais ça, je m’adapte et je peux gérer et suppléer sans trop de problème, même si c’est parfois difficile de le suivre. Je reconnais qu’il n’est jamais réfractaire pour rendre service et je pallie au désordre et m’occupe de ses papiers (qu’il avait dans un désordre impressionnant, avec les conséquences financières qui s’en sont suivies). Ce qui m’est vraiment très pénible à vivre au quotidien et nuit à la relation est la grande difficulté à être en relation avec lui quelques minutes et son impulsivité. Je m’épuise à lui parler sans qu’il entende, surtout pour les sujets banaux de la vie de tous les jours. Il n’entend parfois pas du tout et reste plongé dans ses pensées ou son activité ou il écoute quelques secondes et passe subitement à autre chose. Je me sens alors terriblement déroutée et seule, hors de sa bulle imperméable. Je ne comprends pas et c’est angoissant pour moi. Le problème est que lorsque je lui en parle, il nie ce problème et que je n’ose plus lui en parler car il est très susceptible et impulsif. Il peut alors d’un coup perdre toute mesure, se sentir désaimé, voire rejeté, se mettre dans des états émotifs incroyables de la plus grande tristesse à la plus grande colère, me soupçonner du pire, détourner mes paroles en dehors de leur contexte et les interpréter contre lui, retourner la critique contre moi… Je pense qu’il souffre beaucoup dans ces moments et qu’il ne parvient plus à sortir de ces ruminations incontrôlables. Face à ce débordement d’émotions qui le submergent, je tente de ne pas me laisser culpabiliser et de rester très calme et rationnelle et je nous protège en coupant physiquement la relation le temps que la tempête passe (ce qu’il me laisse difficilement faire). J’ai en effet appris qu’elle fini toujours par passer et quand il est en confiance, c’est le meilleur des hommes! Il est excessivement généreux, aimant, attentionné, imaginatif, comique, léger, positif, enthousiaste, fort compréhensif et adéquat avec mes ados, tendre avec moi, un père adorable pour sa fille…

Je redoute que ces moments de non-communication, de crises et d’incompréhension ne finissent pas laisser de vilaines traces en abîmant notre belle relation. D’autre part, je n’ai pas envie de devenir la rasante, la mère modèle et emmerdeuse qui tente de le canaliser. Je sais qu’il est adulte, je suis la plupart du temps très fière de lui et je veux rester sa femme et son amante avant tout. Je pense qu’il m’a, entre autre, choisie pour mon calme et ma structure. Je ne veux pas le changer ni me perdre moi-même dans ce tourbillon qui me dépasse parfois . Je crois qu’il y a moyen de trouver des stratégies et des moyens de nous comprendre en restant nous-mêmes et sans nous blesser.

Dans l’état actuel du cheminement de mon compagnon et de sa réticence aux “étiquettes”, je pense me tourner vers un spécialiste pour des informations, un avis et des conseils… et je garde l’espoir, quand il y sera prêt, de pouvoir l’y emmener.

Lorie.

Le parcours de Zoé : Lire ici.

 

Il n’est jamais trop tard pour un diagnostic !

Il y a un peu plus d’un an, un article paru dans la presse m’a permis de découvrir le TDAH et votre association.
Vous m’avez envoyé une liste de praticiens spécialisés dans la détection et le suivi du TDAH. Le médecin que j’ai consulté a été formidable.
Une fois le diagnostic posé, il m’a aidé à gérer mon TDAH, mais aussi le HP que j’ai découvert à la même occasion.
Peu à peu, à l’approche de la quarantaine, j’apprends à être moi-même, à suivre mon instinct et à m’émerveiller de tout ce la vie peut m’offrir : travail, sport, relations avec ma famille et mes amis, travaux d’écriture… on peut parler de renaissance.
C’est important pour moi de vous remercier pour tout le travail que vous effectuez. C’est une grande aide.

Ma vie avec le TDAH : Lire ici.

 

Il suffit de peu de chose !

Lorsque je me suis lancé la première fois dans la profession d’infirmier, je n’en menais pas large. Je possédais suffisamment les techniques de base et j’avais un excellent contact avec les patients, il me manquait cependant une chose : la rentabilité.
Travailler bien, je connaissais… Travailler vite, c’est une notion que j’aurais aimé ne jamais aborder.
Mais voilà, si je voulais garder ma place, il fallait faire un effort.

Cela ne s’est pas fait sans peine, les remarques pleuvaient ; elles m’ont aidé à prendre conscience que si je n’allais pas plus vite, je causais un surcroît de travail à mes collègues.

C’est bien d’en prendre conscience, mais quelles solutions ?
J’avais beau chercher, allonger le pas entre deux chambres, il n’y avait rien à faire au point où le climat de travail était devenu pénible tant pour moi que pour mes collègues.
Dans ces conditions, vais-je devoir renoncer à un métier qui pourtant m’attirait ?

C’est alors que j’ai eu la chance de croiser le chemin de Dorothée.
Dorothée était une personne expérimentée, elle avait compris aussi que les remarques négatives ne me faisaient pas progresser.
Elle m’a accompagné ; en toute simplicité, elle a mis ses pas dans les miens, me prodiguant le bon conseil au bon moment, avec une infinie patience et sans jugement.
Petit à petit j’ai gagné en assurance, en organisation et en rentabilité.

Je pense que si nos routes ne s’étaient pas croisées, j’aurais abandonné un métier où je m’épanouis aujourd’hui.
Je souhaite voir fleurir des Dorothée partout où il y a un débutant qui rame ; que ce soit dans la vie professionnelle ou la vie associative.
Il est tant de personnes qui ont toutes les potentialités en elles et à qui il manque… juste une Dorothée pour pouvoir s’ouvrir et aller plus loin.
Parfois cela peut changer l’orientation d’une vie.
Merci Dorothée.

Antoine

Témoignage, le vécu de l’adulte : Lire ici.

 

Arthur

J’ai un TDAH avec déficit de l’attention nettement prédominant. D’aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours été un élève
« effacé », j’évitais les contacts avec les autres ; à la récréation, je me « planquais » dans la classe alors que les autres jouaient dehors.

J’étais quelqu’un de très sensible et sujet aux moqueries qui me faisaient mal… Pour un oui, ou pour un non, je me sentais ridiculisé. Je me souviens d’un beau pull-over que je n’ai plus voulu porter parce que mes copains avaient ri en disant « il a mis son beau pull-over pour aller voir sa fiancée !»

Quand je suis arrivé dans le secondaire, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps pendant environ 6 mois. J’avais perdu tous mes repères, de la petite école de village où tout le monde se connaissait, je suis arrivé dans un collège de 2000 élèves !
Toujours aussi sensible, je détestais les récréations, c’était un endroit où les autres me taquinaient trop… et je n’aimais pas ça. Tous les jeux ou sports d’équipes, c’était un calvaire, je n’étais choisi dans une équipe « que parce qu’il fallait bien » et quand Arthur était dans une équipe, c’était souvent celui qui faisait perdre parce que pas assez rapide, pas assez fonceur, pas compris les règles…

Les personnes qui m’ont permis de garder la tête hors de l’eau ont été des enseignants qui m’ont soutenu, notamment mon professeur de français en troisième technique qui m’a montré un soutien inconditionnel envers et contre tous (j’étais un élève à la traîne, il a souligné mes points forts… ce n’est pas pour rien que je me suis développé en français).

Je ne suis jamais sorti de chez moi avec d’autres jeunes de mon âge avant l’âge de 17 ans, pas de mouvement de jeunesse, pas de club sportif… Je préférais aller chez des voisins, pour des activités « en solo » tantôt tondre une pelouse, tantôt faire d’autres menus travaux. J’avais aussi un voisin plus jeune que moi de 4 ans, avec qui je m’entendais bien, et malgré la différence d’âge, dans notre relation, c’était lui le leader.

A l’âge de 17 ans, un prêtre qui avait une grande influence sur moi et sur mes parents m’a demandé si j’acceptais d’être moniteur en colonie de vacances… Je n’ai pas osé lui dire non… ni maman non plus (elle faisait aussi tout pour me garder auprès d’elle) C’est comme ça que j’ai démarré dans la vie.

De fil en aiguille, d’autres « anges gardiens », ou « tuteurs de résilience » ont croisé mon chemin. Je me suis occupé de mouvement de jeunesse, puis j’ai suivi les cours de secourisme, puis je me suis engagé bénévolement au service ambulance de l’entité où j’habite. Je suis « tombé » sur des personnes qui m’ont tendu la main, qui ont cru en moi, qui m’ont littéralement coaché. Devoir être efficace dans des circonstances parfois dramatiques m’a permis de prendre confiance en moi et surtout prendre distance par rapport à mes émotions. Ca ne s’est pas fait tout seul, la responsable du service m’a pris sous son aile comme une mère.

Quand je me suis lancé dans la vie professionnelle à l’âge de 19 ans, j’ai voulu être éducateur… avec un diplôme de tourneur – ajusteur – fraiseur. Je me suis royalement cassé la figure. Je faisais piètre figure face à mes collègues, j’étais pour eux « un gamin en plus à surveiller » plutôt qu’un collègue stable. Après 9 mois, j’étais mis dehors pour incompétence, j’ai alors fait divers petits métiers, puis j’ai travaillé 10 ans dans une grande société de transport.

Parallèlement à ma profession, je continuais le service ambulance, cela me plaisait beaucoup. A la faveur d’une pause carrière, à l’âge de 33 ans, j’ai repris mes études d’infirmier. Là, parmi les élèves de 18 ans, j’étais plutôt la « grande gueule », ce qui m’a valu d’être élu délégué de classe en deuxième année.

Sur le marché de l’emploi d’infirmier, j’ai aussi fait plusieurs endroits. Une première maison de repos que j’ai quitté après deux mois, en claquant la porte tant la direction exploitait le personnel et les pensionnaires n’étaient pas respectés. Une deuxième maison de repos où je suis resté deux ans avec de grosses tensions avec mes collègues et aussi la direction… ben oui, je suis lent et sur le temps qu’une aide-soignante faisait 3 toilettes, moi, infirmier, je n’en faisais que 2… Là aussi j’ai eu la chance de croiser une responsable de nursing qui m’a coaché comme un jeune élève de première année.

Ensuite, j’ai travaillé dans un centre pédiatrique, c’était un remplacement et enfin dans un centre psychiatrique où là aussi, je me suis effondré après trois mois seulement tant le travail y était lourd au niveau émotionnel.

J’ai entrepris une thérapie de 4 ans visant entre autres à restaurer une estime de moi-même déficiente et à mieux m’affirmer.

Je suis actuellement depuis maintenant 18 ans infirmier dans une autre clinique psychiatrique où, comme le dit le slogan de l’asbl TDA/H Belgique, ma différence est devenue une force.
– Je travaille la nuit, je m’entends bien avec mes collègues mais ceux-ci sont dans d’autres unités
– Je suis lent, je mets deux à trois fois plus de temps que mes collègues pour préparer les traitements, ça ne fait rien, j’ai 11 heures de travail pour m’organiser
– Quand je donne un soin à un patient, puisque je suis lent, je prends plus de temps avec lui, ce qui, en psychiatrie est assez apprécié
– Comme je suis seul pour gérer les situations délicates, je peux prendre des libertés d’action qui ne me seraient pas possible en équipe, guidé simplement par la bienveillance et le bon sens.

Parallèlement à mon métier, je me suis développé aussi dans divers bénévolats où je suis apprécié pour mon engagement.

Mon TDAH a été diagnostiqué seulement quand j’avais 47 ans, rien que le diagnostic a fait s’envoler de mes épaules un poids que je ne supportais plus. Je suis maintenant un adulte épanoui, avec ses forces et aussi avec ses limites ; une des réminiscences de mes phobies sociales, c’est que je ne me sens pas à l’aise dans les festivités, les repas de groupe, etc… à moins d’y avoir un rôle.

Je voudrais dire aux enfants atteints de TDAH, de garder espoir et surtout de saisir la main qu’on leur tend, pas la main de ceux qui s’arrêtent aux conseils et qui jugent, mais la main de ceux qui sont remplis de bienveillance, celle-là, oui, il faut la saisir. Leur sensibilité les aidera à discerner ceux qui leur veulent du bien. La Vie se chargera de mettre sur leur route ces « anges gardiens » ou « tuteurs de résilience » selon le terme que vous acceptez ; en d’autres mots, des personnes qui les accompagnent et qui croient en eux lorsque eux n’y arrivent plus.

En tant que parent, accompagnez simplement votre enfant, à son rythme, avec vos doutes et surtout vos espoirs. Un pas, suivi d’un autre pas, votre enfant développera toutes ses potentialités pour devenir un adulte épanoui.

Annie

J’ai 18 ans, je m’appelle Annie, et j’ai terminé mes humanités secondaires. J’ai un TDAH.
J’ai fait mes 6 années de secondaire dans une école réputée pour être exigeante et très dure.
Je voudrais témoigner comme quoi un enfant atteint de TDAH est capable de réussir malgré ses troubles de l’attention.

Je suis sous médication depuis ma deuxième (ou troisième) primaire. J’ai arrêté la médication en 4ème secondaire sentant que cela ne “faisait plus d’effet”. Et c’est une erreur, parce que j’étais à deux doigts de doubler. Ma 5ème et ma rhétorique ont été, certes , deux années très dures, de réussite sans échec en juin avec de très bons résultats (j’ai obtenu mon CESS avec mention).

Comment est-ce que j’ai réussi ?
Grâce à mes parents, aux neuropsychiatres qui me suivaient, et aussi au traitement. Mes parents ont été super parce qu’ils ont cru en moi, ils savaient que j’étais capable de réussir dans une des écoles les plus dures de Belgique…
Les neuropsychiatres étaient un véritable soutien et grâce à eux, je ne me suis jamais ressentie handicapée ou stigmatisée.
J’ai beaucoup de chance de supporter la médication. Mais bien sûr travailler régulièrement et consciencieusement est la clé de la réussite.
Mes profs n’ont jamais eu de problèmes avec moi, j’étais et je le dis sans orgueil, le plus souvent un e “élève modèle”.
Ce que je voudrais dire aux parents c’est qu’ils ne doivent jamais perdre courage et qu’ils doivent soutenir leur enfant et croire en lui. Leur enfant est capable de réussir et il évolue. (J’ai beaucoup évolué, et bien évolué. ) En grandissant, il va prendre de la maturité, être de plus en plus conscient de ce “trouble” et il va savoir où il est faible.

Vous les parents, vous devez aussi permettre à votre enfant de faire développer en lui son côté artistique. Je me souviens j’étais très, très, très timide. Et je faisais de la musique mais il me fallait une deuxième période, alors ma maman m’a dit : ” fais de la déclamation !”. Et cette sorte de “théâtre en monologue” m ‘a complètement changée, ma faiblesse était devenue une force. J’ai transformé mon côté hyper introverti en hyper extraverti.

Dans certaines écoles, les enfants atteints de TDAH ont la chance de bénéficier de temps supplémentaires pour les examens ou interros. Dans mon école il n’y avait pas cela mais c’était l’occasion d’engager un dialogue constructif et positif à ce sujet avec le responsable de l’établissement.

Ce message est pour vous donner un souffle d’espoir vis-à-vis de ce problème.
Je commence mes études en droit en septembre.

Le témoignage de Daniel : Lire ici.

 

Une (re)naissance

Merci pour votre précieux site.
C’est une vraie renaissance pour moi depuis la découverte chez mon petit frère du TDAH, nous avons enfin ouvert les yeux sur nos vies.
Pour ma part, le diagnostic n’a pas encore été effectué; mais en lisant toute votre documentation ainsi que celle remise par le médecin de mon petit frère, il semble évident que mon père, mes 2 frères et moi-même soyons TDAH.
Ça a été pour moi comme retirer un lourd rideau en velours sur 27 ans de vie ! Et tous ces troubles qui n’avaient aucuns liens les uns avec les autres… (du moins avant).
J’ai toujours vu que rien n’allait normalement; mais on ravale tout ça en se disant que c’est la vie.
J’ai terminé mes études d’élève “brillante” facilement aux yeux des autres; alors que pour moi l’école et les études étaient un combat acharné tous les jours.
Je pensais toujours que j’allais arrêter mes examens, ce qui faisait rire tout le monde sauf moi…
Dans le monde du travail idem. Toujours cette peur viscérale de l’échec, croire qu’on est toujours limite alors que le résultat semble bon pour les autres. Mais ces 3 ou 4 dernières années, tout s’est compliqué. J’ai cru que je devenais folle, les oublis constants, la désorganisation, le stress qui monte dès qu’on ouvre les yeux au matin, l’impression qu’on ne vaut rien, qu’on a rien fait de sa vie, les angoisses pour les “moindres” risques et pour la Terre et l’ humanité toute entière de manière générale, ces cauchemars de fin du monde et de mort quotidiens, ce cerveau qui n’arrête pas de fonctionner à 100 à l’heure toujours 20 “fenêtres” ouvertes à l’écran !
Comment font les autres pour faire le VIDE ? C’est quoi le vide ??? Ne pas être capable d’organiser ses journées et être fatiguée. Fatiguée de rien, c’est l’incompréhension totale, je me retrouve à n’avoir quasi rien fait de la journée et arrive à être épuisée… Parfois préférant rester des journées entières sans bouger du canapé (à part le pied qui danse ou les doigts qui chipotent toute la journée) à zapper entre Arte et France5 de quoi en avoir encore plus pour ne pas faire le vide… lol
Avec ma première grossesse ça à été limite, à la deuxième, je craque complètement et décide d’aller voir un psy, persuadée que je suis folle, angoissée, tricotilomane et hypo-condriaque… parce-que même si ayant l’air dépressive, je ne me sens pas en dépression.
Et toujours cette force qui me pousse à tirer le rideau, passer la porte avec un grand sourire radieux pour tout le monde, du passant dans la rue au conducteur de bus en passant accessoirement par toute ma famille.
Tout va bien, jamais me plaindre (à part de mes angoisses) par-ce-que des enfants meurent de faim à quelques milliers de km seulement de nous. Seul mon mari savait, seul lui ramassait les pots cassés une fois la porte refermée le soir.
Mais pour combien de temps encore ? Et avec deux petits bouts de choux qui n’ont rien demandé à personne. Jusqu’à il y a 1 mois et demi et ce diagnostic qui tombe pour mon petit frère.
Quelques semaines après je peux vous dire que ce jour a été une (re)naissance !  Un vrai soulagement !

Amandine : Lire ici.

 

Un vendredi

Je m’en souviens très bien. C’étais un vendredi. Une fois de plus, je venais de perdre mon boulot.
On a sonné, c’était les huissiers qui venaient saisir nos meubles.
J’avais caché à mon épouse les nombreux rappels et sommations.
Elle m’a regardé en pleurant et m’a dit « C’est fini, tu ne changeras jamais ». Elle a claqué la porte avec notre fils de deux ans dans les bras.
J’ai maudit la terre entière toute la journée.
Et puis le soir, seul dans mon appartement vide, pour la première fois de ma vie, j’ai admis que j’avais un problème.
J’ai reconnu que seuls mes comportements étaient responsables de ma situation.
Le lundi matin, à 9 heures, je prenais rendez-vous avec un psychiatre.
Trois mois plus tard j’étais diagnostiqué TDAH.

Hugo, 31 ans

TDAH. Ces 4 lettres ont chamboulé ma vie ! Lire ici.