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Article dans le journal “le soir” : Une boîte à outils pour aider les parents dont l’enfant souffre d’un TDA/H
18 février 2023
Une boîte à outils pour aider les parents dont l’enfant souffre d’un TDA/H
Pascale De Coster explique comment mettre en place un cadre stable et structuré pour les aider à développer leur potentiel. Mais on peut vivre avec ce trouble, « et même très bien », selon un psychiatre spécialisé depuis vingt ans.
Pour l’auteur du livre, l’important avec ces enfants est de mettre en place un lieu de vie stable, structuré. – Belga.
Par Jean-Philippe de Vogelaere
Publié le 17/02/2023 à 16:04 Temps de lecture: 4 min
Trop fort dans ma tête. Tu sais, je voudrais juste que ça s’arrête. J’voudrais respirer, calmer la tempête. Je voudrais juste que mes pensées s’arrêtent. »
Quand Louane chante Dans ma tête, elle évoque le trouble de l’attention, avec son hyperactivité, qu’elle a connu dans son enfance. Le TDA/H (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité), comme on le nomme le plus souvent, dont sont atteintes des personnalités aussi attachantes que le chanteur Amir, l’acteur Will Smith ou encore l’actrice Mila Kuris. Leur principale capacité, c’est la résilience et la créativité. La difficulté, c’est que tous les TDA/H ne fonctionnent pas de la même manière, selon l’âge, les circonstances et l’encadrement. Avec une constante cependant, que nous décrit Pascale De Coster, la fondatrice du site TDH/A Belgique, à savoir « les pensées qui virevoltent dans la tête ». Elle en a fait un livre – LE TDA/H chez l’enfant, aider son enfant à déployer son plein potentiel aux éditions Mardaga –, sorte de boîte à outils qui doit permettre aux parents de trouver des solutions aux problèmes rencontrés par leur enfant.
« On découvre ce trouble par l’enseignant qui a 25 élèves dans sa classe mais dont l’un d’entre eux l’épuise plus que les 24 autres », nous explique-t-elle. « Cela peut aussi être le parent qui a déjà eu trois enfants, avec qui tout s’est bien passé, mais qui se retrouve complètement dépassé avec son quatrième, sans comprendre pourquoi. Cela peut enfin être l’enfant qui travaille, qui fait des efforts tout le temps et qui, pourtant, se fait tout le temps disputer et punir. Un enfant qui travaille trois fois plus que ses copains à l’école mais, dans son bulletin, on lui dit qu’il pourrait faire des efforts. »
Et d’expliciter : « C’est compliqué d’agir, surtout quand on ne sait pas contre quoi l’on se bat. La première chose à faire, c’est d’aller voir un médecin spécialisé qui posera le diagnostic différentiel. Est-ce que les difficultés que rencontre mon enfant sont dues à un TDA/H ou à autre chose ? N’y a-t-il pas un autre trouble ? Quand le diagnostic est posé, une prise en charge adaptée peut être mise en place. La difficulté, c’est qu’il y a peu de spécialistes et que les listes d’attente sont assez longues. Mais cela vaut la peine de voir un neuropédiatre, un neurologue, un pédopsychiatre ou un psychiatre. »
Positiver sans cesse
Pascale De Coster propose surtout des pistes de stratégies. En sachant que ce qui fonctionne maintenant ne fonctionnera peut-être plus dans six mois. Ou inversement : « Quand on constate un problème d’organisation ou d’impulsivité, on va voir le chapitre concerné. Il faut ensuite tester ce qui est proposé car tout ne fonctionne pas chez tout le monde. Par contre, le renforcement positif, cela fonctionne tout le temps. On ne se fâche pas parce que son enfant a oublié son cahier à l’école. Non, on le lui fait remarquer et on développe avec lui une stratégie pour que la fois d’après, il ne l’oublie pas. Et on le félicite quand c’est le cas. »
La base, pour elle, c’est la psychoéducation : « Il faut s’informer sur le trouble, la manière dont il l’atteint l’enfant et comment l’aider à y faire face. Après, c’est important de mettre en place un lieu de vie stable, structuré. Il faut aussi adapter ses attentes et définir ses priorités. Dire à un enfant hyperactif de ne pas bouger, c’est aller contre sa nature. Il faut enfin communiquer clairement. Si vous dites “s’il te plaît, Arnaud, j’aimerais que tu ailles dans ta chambre pour aller chercher ton pyjama, te brosser les dents et me prendre le livre sur la table de chevet”, vous savez qu’une fois en haut, il ne sait plus ce qu’il devra faire… Des pense-bêtes sont ainsi utiles partout où c’est nécessaire. Ce n’est pas être strict, sévère, c’est être structuré pour donner plus de motivation. Ce qui fonctionnait bien avec mes enfants, c’étaient les jeux du style Kapla ou Lego. Vous achetez une grande boîte et chaque fois que votre enfant fait quelque chose de positif, vous lui donnez une pièce. Ce n’est pas grand-chose, mais au bout de la boîte… »
Le TDA/H chez l’enfant, aider mon enfant à déployer son plein potentiel, Pascale De Coster, Editions Mardaga, 252 pages, 19,90 euros.
Article dans la journal “le soir” https://www.lesoir.be/495920/article/2023-02-17/une-boite-outils-pour-aider-les-parents-dont-lenfant-souffre-dun-tdah